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La chanteuse Lhasa est morte

par le 4 janvier 2010

C’est une bien triste nouvelle. Doublée d’une immense stupéfaction pour ceux et celles qui ignoraient le combat que menait depuis une vingtaine de mois la chanteuse Lhasa de Sela contre la maladie. C’est un cancer du sein qui emporte, à 37 ans, l’auteur de La Llorona le 1 janvier 2010 à son domicile de Montréal.

Née le 27 septembre 1972 à Big Indian, un petit bled de l’état de New York, Lhasa a une enfance nomade. Ce qui explique le métissage musical de La Llonora (1997). Soit un premier album bouleversant et troublant où sa voix grave et déchirante habitait des compositions aux accents mexicains, kelzmer ou tziganes. Avec un papa écrivain, professeur d’espagnol et de littérature et une maman actrice et photographe, il est écrit que le destin de Lhasa sera différent. Entre guillemets.« Née dans une famille où on se sent inutile si on ne crée pas », nous avoue-t-elle lorsqu’on la rencontre dans une brasserie lilloise en octobre 1998.

Avec ses trois soeurs et ses parents, Lhasa embarque à bord d’un bus et mange le bitume des Etats-Unis et du Mexique. La demoiselle a à peine 13 ans lorsqu’elle chante Billie Holiday dans les cafés jazz de San Francisco. Avant de trouver son port d’attache à Montréal même si elle se pose à Marseille, pendant deux ans et demi, le temps d’écrire The living road, son deuxième album qui sort en 2003.

Lhasa bénéficie d’un succès critique amplement justifié. « Edith Piaf de la musique du monde » pour les uns, « Tom Waits au féminin » pour les autres ou encore « La nouvelle Leonard Cohen », les plumes inspirées rivalisent de comparaisons avec les plus grands. Rien d’étonnant finalement puisque Lhasa se revendique autant de la Callas, de Tom Waits, de Beck ou de Jacques Brel.

On se souvient de Lhasa comme quelqu’un d’extrêmement timide et troublée d’avoir une relation « très intime avec tous ces gens qui ont acheté mon disque » nous disait-elle à l’époque de son premier album. Un disque indémodable et mélancolique. « C’est pour cette raison qu’il s’appelle La Pleureuse parce que je ne sais pas écrire de chansons rigolotes» lâchait-elle du bout des lèvres.

Chantant aussi bien en anglais, français et espagnol, Lhasa publie un troisième album éponyme en 2009. Et collabore tout au long de cette trop courte carrière avec Arthur H., les Tindersticks, Jérôme Minière, Bratsch, Stuart Staples ou Patrick Watson. Son retour scénique à l’automne 2009 est purement annulé pour cause de maladie. Depuis ce 1 janvier, gageons que cette artiste pure et intègre chante quelque part là-haut, tout là-haut aux côtés de Billie Holiday et de Jacques Brel…

Son site officiel

PHILIPPE MANCHE

[vimeo 5232472]

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11 Comments

  1. José Poos

    4 janvier 2010 à 13 h 54 min

    Beau et subtil.

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  2. Noah Dodson

    4 janvier 2010 à 15 h 10 min

    Rest in Peace 🙁

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  3. zaza

    4 janvier 2010 à 15 h 58 min

    37 ans, c’est jeune 😮

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  4. zaza

    4 janvier 2010 à 15 h 59 min

    (et sans humour à deux cents cette fois).

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  5. wadafuck

    5 janvier 2010 à 11 h 51 min

    Mince, sur Facebook y a plein de nouveaux fans de Lhasa. C’est lugubre cette nouvelle manie d’aimer les morts et de les encenser à tout va une fois qu’ils ont passé l’arme à gauche.

    Il faut donc mourir pour être digne d’être admiré et, surtout, il faut être digne et admirer les chanteurs morts !

    Allo, y a-t-il un psy dans la salle ?

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  6. chipito bernardez

    5 janvier 2010 à 16 h 06 min

    Honnêtement, je ne connaissais pas cette chanteuse (je vais me faire lyncher). J’ai un peu écouté à l’annonce de son décès et je n’aime pas (je vais me faire lapider). Cela dit, 37 ans, oui c’est jeune. Et oui je reste perplexe (euphémisme) face à ces gens qui deviennent fans dès qu’un chanteur meurt.

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  7. wadafuck

    6 janvier 2010 à 9 h 12 min

    Je ne vois pas pourquoi tu n’aurais pas le droit de ne pas aimer mon bon chipito !

    On est bien d’accord, 37 ans, 77 ans ou 99 ans quand un être disparait, c’est toujours trop tôt.

    Bon, allez, je range mon livre de Oui Oui et vous souhaite une bonne année 2010.

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  8. The_Dude

    6 janvier 2010 à 9 h 46 min

    C’est étonnant que sa mort ait été annoncée quasi en même temps que celle de Tibet…

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  9. Jean Birquin

    6 janvier 2010 à 11 h 05 min

    Dieu, djosse, Bouvard recrute :))))))))))))

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  10. xav

    6 janvier 2010 à 14 h 50 min

    Pour ceux qui ne connaissent pas, voici son duo avec le chanteur des tindersticks:

    http://www.youtube.com/watch?v=XytH6l0xChE

    C’est magnifique, tout simplement.

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  11. le passant

    6 janvier 2010 à 23 h 00 min

    Voila que j’apprend qu’elle est morte avant de savoir qu’elle était vivante.

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