Ian Brown, his way

L’ancien Stone Roses Ian Brown se produisait hier dans une AB Box remplie (850 personnes). Un concert convaincant, mais trop court.

Flashback: Manchester, été 1988. L’Angleterre -et Manchester en particulier- découvre la dance et l’ecstasy dans une atmosphère toute Flower Power. Une période culturellement intense reconnue aujourd’hui comme le ‘second Summer of Love’. De ces folles soirées à l’Haçienda sortira le son des Stone Roses, dont le premier album reste une des pierres sacrées du rock anglais. Plus de vingt ans plus tard, et quatorze après la fin des Roses, Ian Brown foule les planches de l’AB, son sixième album solo sous le bras. Madchester, here we come again?

Blouson cuir, jean baggy et lunettes fumées qu’il retire directement (puis remettra et retirera au fil du concert), Brown prend la scène à l’heure dite. Attitude toute mancunienne. Elegance simiesque et présence presque animale. Le bonhomme en dégage. Autour de lui, son groupe (guitare-basse-batterie-électronique-percussions orientales) met en place un groove décontracté.

Bien que sa discographie solo soit inégale, Ian Brown a au fil des années développé un son bien à lui, sorte de dance-rock touche à tout dans lequel on retrouve des ambiances très cinématiques, du reggae, du dub, de la soul, de la pop psyché ou encore ça et là des trompettes mariachis. Et puis il y a cette voix, détachée et envoûtante, qui emmène ses chansons. Sauf que, ce soir, le son voix n’est pas top. Mais tant pis, le bonhomme est expressif, parle entre chaque morceau avec un accent du nord à faire passer Liam Gallagher pour un Lord, cherche désespérément des mancuniens dans la salle («Is anyone ‘ere froom Maaaanchesta?»), tombe sur un irlandais, qui lui parle des Stone Roses et…. ouch, mauvais sujet – Brown est en effet aujourd’hui le seul réfractaire à une reformation du groupe.

Le concert, lui, suit son cours. De manière satisfaisante, mais pas transcendante. Brown pioche dans ses anciens albums (‘Golden Gaze’, le titre anti-racisme ‘Corpses In Their Mouths’, ‘Keep What Ya Got’ avec Noël Gallagher dans sa version studio) comme dans le nouveau «My Way», mais le rythme reste par trop linéaire. Manque une montée en puissance, qui viendra à l’heure, avec le génial ‘F.E.A.R.’. Et, déjà, une pause. Trop tôt. Quelques minutes plus tard, les anglais débarquent à nouveau, le chanteur s’enquiert du public («Any request?») et le groupe envoie alors ce groove irrésistible, directement reconnaissable: ‘Fool’s Gold’ des Stone Roses. Carrément! La chaleur monte de plusieurs degrés, deux filles se jettent sur scène. Brown les laisse, en profite, puis s’en désintéresse. Le son se fait plus ample encore avec les nouveaux ‘Stellify’ et (l’énorme) ‘Just Like You’ qui retournent la salle. Et puis c’est fini. 21H50, 1h20 de concert. Ian Brown s’en va alors que le fer est chaud. His way, mate!

Didier Zacharie


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2 Comments

  1. Liam

    14 janvier 2010 à 19 h 47 min

    Une présence incroyable, authentique; Un “Fools Gold” magnifique; une fin de concert flamboyante et intense. En attendant le retour des Gallagher, “Madchester” s’entretient.

  2. Brieuc

    14 janvier 2010 à 19 h 51 min

    J’étais à un mec du gusse et il est juste classe. Le monkey face dans toute sa décontraction et gentillesse. On a du mal à croire que c le meme mec qui vient de sortir de taule pour avoir frappé sa femme.

    L’ambiance est monté doucement mais surement pour atteindre son apogée sur Fools Good. Je n’aurais imaginé la folie s’il avait repris un I Wanna Be Adored ou un Waterfall. Peu importe, 1h20 de grande classe (dommage pour ces petites groupies adolescentes ridicules sur scène) pour 16€ le ticket, peu peuvent offrir un tel rapport qualité/prix ! Respect !

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