Le Channel nouveau est arrivé

Channel Zero

Après 13 ans d’absence, la formation de métal belge Channel Zéro remontait vendredi soir sur la scène de l’Ancienne Belgique pour une série de six concerts soldout.
C’était l’ambiance des grands soirs peu avant 20h40 dans la salle du boulevard Anspach.  Le public,  parmi lequel on compte beaucoup de nouvelles têtes qui avaient sans doute seize ou dix-sept ans lorsque Channel Zéro a raccroché les gants fin 1997, est chaud comme de la braise. Aussi curieux qu’excité à l’idée de revoir « en chair et en os » les auteurs du mythique Unsafe. Et d’accueillir aussi le nouveau guitariste, l’Américain Mikey Doling, qui remplace le compositeur Xavier Carion dont des problèmes auditifs l’empêchent désormais de se produire sur scène.

Le morceau de Public Enemy «She watch Channel Zero » s’échappe des enceintes. Sur un écran géant, un hélicoptère. Derrière un fin rideau, des ombres. Et l’intro de « Black fuel » accueillie comme il se doit. Lorsque le rideau tombe, les quatre musiciens continuent d’envoyer la sauce avec une force de frappe tonitruante. Le début du concert est puissant. « Heroin » et  « Why » sont sauvages à souhait. Pour chaque morceau, des images défilent. Channel Zero a bien préparé son affaire et ne se moque pas du monde. Le visuel est soigné. Les musiciens bétonnent derrière leur chanteur et les compositions n’ont globalement pas pris une ride. Après le nouveau single « Black flowers » au mixage un peu approximatif, Channel invite un deuxième guitariste pour revisiter les premiers morceaux du groupe. C’est plutôt bien vu et les fans de la première heure, ceux de Stigmatized, apprécient.

Si le groupe est effectivement en place (après tout c’est une première, les rares pains sont logiques), la mise en scène dissipe parfois le côté frontal que possédait Channel Zéro par le passé. Essentiellement lorsque Franky chante derrière la batterie et que  Mikey et Tino se posent sur un podium, respectivement à gauche et à droite de la scène. Difficile aussi de ne pas faire de comparaison entre le jeu de guitare de Xavier et celui de Mikey qui aligne des solos contrairement à son prédécesseur qui balançait des riffs. À de rares occasions, on a aussi eu le sentiment que le son gommait ou atténuait le groove de certains morceaux comme « Call on me » ou « Fool’s parade ».  Et si l’ambiance baisse un peu d’intensité en milieu de concert, la dernière demi-heure, emmenée par un « Help » repris en chœur comme à la parade, sera le meilleur moment d’un concert de nonante minutes. Et de retrouver le joyeux boxon dans la salle sur un fédérateur « Suck my energy ». Voir les visage radieux et sincères des Tino, Franky, Phil et Mikey saluer la salle en fin de match fait plaisir à voir. Et aux fans de se ruer sur le merchandising afin de ramener un souvenir à la maison…

Philippe Manche


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