Channel Zero s’est reformé après treize ans d’absence. La formation de metal, avec un nouveau guitariste, commence l’année en beauté. Ce dimanche, Channel Zero était pour la sixième et dernière fois sur la scène de l’Ancienne Belgique.
Dimanche soir, 22 h 25. L’un des programmateurs de l’Ancienne Belgique monte sur scène au terme de 90 minutes d’un concert tonitruant. Le dernier des six à l’Ancienne Belgique. Et de rappeler, dans une ambiance de folie, que Franky DSVD (chant), Mikey Doling (guitares), Phil B. (batterie) et Tino De Martino (basse) ont fait exploser les records de la salle du boulevard Anspach avec six concerts, tous complets en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire.
Encore aujourd’hui, aucune explication rationnelle ne tient la route pour tenter d’analyser le retour foudroyant des auteurs de Unsafe. Bien sûr, et nous l’avons encore constaté ce dimanche, le répertoire reste d’une incroyable modernité. La réputation scénique de Channel Zero n’est plus à faire mais qui aurait pu imaginer une telle folie avec, en prime, un nouveau guitariste ?
Une chose est certaine. Channel Zero ne s’est pas moqué du monde.
Ce retour a été minutieusement préparé. Quasi comme une opération commando. Mais le plus important reste ces six concerts annonciateurs d’une seconde et nouvelle carrière pour Channel Zero. Parce que si le groupe est déjà programmé à l’affiche du Graspop, il se murmure que le quatuor annoncera bientôt sa participation à deux autres festivals belges.
On peut également imaginer une grande salle probablement plus anversoise que bruxelloise (95 % des 12.000 tickets ont trouvé preneur en Flandre) à l’automne. Et si le groupe, sous l’influence de son nouveau guitariste, continue à composer, on peut s’attendre également à un nouvel album. Qui, logiquement, sortirait un peu partout et sans doute aussi au Japon.
Chacun des six concerts s’est déroulé dans une atmosphère extatique. Vendredi, des témoins rapportent des scènes de véritables folies. Et dimanche, le public était tout aussi chaud.
Avec un visuel soigné, un son massif et plus groovy que le premier soir, Channel Zero revisite son répertoire avec une force de frappe dévastatrice. Et confirme, nous l’écrivions déjà à l’époque, qu’il tient en son sein une section rythmique phénoménale. Comme les quatre lascars ne négligent aucune période, un deuxième guitariste solidement inspiré rejoint le groupe en milieu de set pour un medley de leurs débuts artistiques sous influence Metallica. Comme à la grande époque, des bombes comme « Fool’s parade », « Self control » ou « Suck my energy » ont mis le public sur sa tête.
C’est ce qu’il convient d’appeler un retour gagnant. Impressionnant.
PHILIPPE MANCHE