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Un AB/Bota couleur absinthe

par le 27 février 2010

Quatrième édition pour l’initiative commune entre l’AB et le Botanique. La première soirée AB/Bota 2010 s’est déroulée hier à l’AB. A l’affiche, entre autres, Joy, le nouveau groupe de Marc Huyghens de Venus, et les Gantois d’Absynthe Minded en tête d’affiche. Horaire impossible! Les premiers concerts débutant à 19h, c’est devant une salle de l’AB quasi vide que Joy entame son set, à 19h40. Mise en perspective: Joy est le nouveau groupe monté par Marc Huyghens après la fin de l’aventure Venus. Un trio minimaliste et classieux qui aime créer des atmosphères. Guitare-violoncelle-batterie réduite à son minimum et harmonies vocales, le groupe construit à son rythme de petits édifices baroques qui finissent par posséder l’auditeur. On pense à une sorte de Velvet Underground européen tout droit sorti d’un XVIIIè siècle occulte. Et le tout n’est finalement pas très éloigné de Venus, comme le prouve la reprise de ‘Vertigone’ en fin de set. Alors bien sûr, ce n’est pas la musique idéale pour chauffer une audience qui débarque en curieux, mais l’écriture des morceaux est somptueuse, et on est impatient de découvrir ce répertoire sur disque.

http://www.myspace.com/welcometojoy

La suite, c’est au Stella Bar avec Dan San, les nouveaux poulains du collectif JauneOrange. Folk indé bien rythmé et voix presque ‘cobainienne’, les Dan San ont clairement les oreilles tournées vers les Etats-Unis. Bright Eyes, Kings Of Convenience ou les oubliés Blind Melon, les noms se bousculent dans nos têtes. Reste que les chansons sont bien ficelées, les mélodies toujours claires et entraînantes. Et le groupe a encore le temps de se trouver une réelle identité.

http://www.dansan.be

Pendant ce temps, au Club, les Depotax la jouent electro-grand-guignol (on va de nouveau parler identité…). Comment dire? On est un peu dans un remake maison d’Halloween (le film)… Masques de druides monstrueux (ou de monstrueux druides, ou de… bref, des masques estampillés BIFFF) pour le visuel et electro tendance réseau souterrain allemand 1982 niveau son. Les deux créatures (un monstre qui éructe des choses incompréhensibles et un monstre-machine élastique) la jouent tellement déjantée qu’on finit par se prendre au jeu. C’est tellement décalé et hors-propos que ça en devient jouissif. A embaucher d’urgence pour animer le Bal des Vampires!

http://www.depotax.com

Retour dans la grande salle… 1000 ans semblent avoir passé! Foule compacte et ambiance des grands soirs. On se rend compte que cette soirée AB/Bota était en réalité un concert d’Absynthe Minded précédé d’une «pré-soirée». Le cas Absynthe Minded! Stars au Nord du pays (deux albums disques d’or quasi uniquement sur les ventes en Flandre), ayant tournés avec dEUS à travers l’Europe, les Gantois sont quasi inconnus dans le Royaume francophone. Et pourtant, dès les premières notes du concert, la chose prend. Les titres, toujours bien foutus, sont envoyés avec une aisance rare, la voix est souple et claire et les musiciens assurent. Du rock indé teinté tantôt de jazz bebop, tantôt de musique tzigane, une présence scénique à la cool, un peu bohémienne… On pense parfois à Moondog Jr (le pré-Zita Swoon), en plus cadré et plus électrique. Et quand leur tube ‘My Heroics, Part I’ caresse les enceintes, on se demande comment ce truc n’a pas passé la frontière linguistique! Clairement, dans ce pays, les frontières culturelles sont fermées des deux côtés. Ce qui rend l’initiative AB/Bota d’autant plus sympathique. Et on termine la soirée en prenant une petite claque musicale, comme on les aime…

http://www.myspace.com/absynthemindedtheband

Didier Zacharie

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1 commentaire

  1. nada

    28 février 2010 à 22 h 23 min

    Le concert d’Absynthe Minded était absolument énorme ! Un très grand groupe et un vrai gâchis qu’il ne soit pas (re)connu au-delà des frontières linguistiques.

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