La fin du monde est belle, grâce à Gorillaz

Il suffit d’une plage de plastique, perdue quelque part dans l’hémisphère sud. C’est là que se sont réfugiés les quatre lascars de Gorillaz, qu’anime toujours Jamie Hewlett, pour nous raconter leur fin du monde.

Orchestre symphonique ou oriental, voix soul de Bobbie Womack, hip-hop de Snoop Dogg ou Mos Def, voix sépulcrale de Lou Reed (géant « Some kind of nature ») ou fantôme de Clash sur la plage titulaire relevée par Simonon et Jones. Tous ces ingrédients du siècle sont digérés par la bande à 2D (Damon Albarn) maître chanteur à bord du rafiot qui, dans ce qui ressemble à la troisième et dernière pièce d’une trilogie, prend toujours un malin plaisir à tout mélanger dans une seule chanson.

Gorillaz est le plus contemporain des groupes pop : il élève la récupération et le tri sélectif au rang d’Art destiné aussi bien aux radios mainstream qu’aux oreilles les plus pointues. L’électronique domine ce monde en déliquescence, d’une infinie tristesse mais aussi d’une beauté aveuglante – avec Gorillaz, tout ce qui est laid et vulgaire devient beau et raffiné – qui rend ce disque passionnant et indispensable au fil des écoutes.

EMI.

THIERRY COLJON


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