Arnaud Fleurent-Didier et Gaëtan Roussel étaient aux Nuits avant Les Ardentes. Le second s’est offert la présence d’un Violent Femmes sur scène.
En quelques mois, on ne parle plus que de lui. Lui ? Arnaud Fleurent-Didier, auteur d’un épatant La reproduction entre dandysme décalé et lucidité acidulée. De So Foot à Laurent Ruquier et grâce au travail de sa maison de disques, l’auteur de France Culture est partout. Et mardi, c’est sur la scène du Cirque royal que le Français s’est produit. Si on a eu peur pendant les deux premiers morceaux à cause de petits pépins techniques, le charme a rapidement opéré. Grâce, surtout, à une relecture scénique plus « rock » des chansons. Entouré par deux demoiselles aussi jolies que talentueuses et par un batteur, Arnaud passe de la guitare aux claviers avec une étonnante facilité.
Très à l’aise vocalement, Arnaud possède une certaine classe qui n’est pas étrangère à un univers musical qui l’est tout autant. Très seventies et cinématographique, l’Imbécile heureux (une de ses plus belles chansons et une des plus belles chansons tout court sur l’état amoureux) soigne son spectacle. Sur France Culture, par exemple, les (nombreux) noms cités (de Marx à Julien Clerc) s’impriment sur un écran. Et puis Arnaud ne manque pas d’humour en projetant un petit film très drôle à la « strip tease » avant un plus sombre Pépé 44 où défile, c’est le cas de l’écrire, l’armée allemande sur le fond de scène. Mission accomplie donc.
Avec un univers aussi personnel, il faut un peu de temps avant de rentrer dans celui de Gaëtan Roussel, auteur avec Ginger d’un des tout gros cartons de l’année. Plus ouvert et franchement décomplexé, le chanteur de Louise Attaque surfe sur tous les genres et propose un concert qui, qu’on aime ou pas d’ailleurs, va faire mal en festival. Avec trois anciens Mano Negra dans son groupe (Daniel à la gratte, Jo à la basse et Philippe aux percussions), ça ne rigole pas. Gaëtan lui est très à l’aise et c’est la première fois depuis de début des Nuits que l’ambiance monte dans le rouge au Cirque royal. Bizarrement, les morceaux les plus dépouillés à l’image du très beau Si l’on comptait les étoiles sont les touchants sur scène.
Beaucoup plus que les virages électros, par contre très efficaces. Et là, en plein milieu du concert, alors qu’on chuchotait gentiment avec Dominique A, Gaëtan annonce l’arrivée sur scène de Gordon Gano, monsieur Violent Femmes en personne, producteur du premier Louise Attaque et pote de Roussel. Frissons immédiats lorsque Gano pose sa voix sur un Trouble stupéfiant. Par contre, on est moins convaincu pas la version de Pyscho Killer des Talking Heads, nettement moins sèche et tranchante que celle du groupe de David Byrne. Arnaud Fleurent-Didier et Gaëtan Roussel sont deux artistes hexagonaux évoluant en dehors des sentiers battus. Rien que pour cette démarche, on dit respect !
Luis
12 mai 2010 à 16 h 01 min
Arnaud-Fleurent-Didier
Univers intéressant, concept mais pas au point, un peu brouillon mais accompagné de 2 belles nénettes. Assez hachuré !
Gaëtan Roussel
C’est un beau Cas Roussel au Cirque.
Le feu dès le 1°morceau, les gens du Parterre tous debout. Tous les musiciens bougent. La pêche, très énergique, super accompagné :
2 batteries, 2 choristes dont 1 Africaine qui en plus jouait du saxophone, 1 bassiste fou, degenté. A voir en concert ! Les versions sont plus rock et plus énergiques que sur l’album.
mo
12 mai 2010 à 19 h 19 min
Compte-rendu du concert d’AFD, et en général de la soirée Gaëtan Roussel, ici
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