Nuit belge: deel een

bota.jpgUne tradition ? Un label ? Un must ? Mardi, la soirée (quasi) cent pour cent belge des Nuits Botanique a en tout cas accueilli la grande foule. Pour en voir et en entendre un maximum, il fallait au préalable se jouer des embouteillages à l’entrée des salles…

Se jouer des embouteillages, et puis d’abord se trouver une place de parking ! L’exercice prend du temps, et du coup on loupe Stéphanie Crayencour ! Hallo Kosmo à l’Orangerie, idem, ce sera pour une autre fois : les lieux sont à ce point bondés qu’une partie du public est priée de patienter à l’extérieur, et il en ira encore de même plus tard. Quand on repense au Cirque Royal désert de dimanche…

Du coup, ça laisse un peu de marge pour aller jeter un oeil et une oreille aux trois filles de Nele. Sous le chapiteau, un trio féminin emmené par une chanteuse qui écrit des textes non dénués d’humour. Les marrantes du jour… Nele Van den Broeck présente ses chansons tantôt en français tantôt en flamand et fait rire dans les deux langues. Plat de résistance d’un set tendance anti-folk : ce « Remember Made in Taiwan » faussement nostalgique, à propos d’un précédent groupe où elle jouait des claviers (mal, à l’en croire), finaliste de l’institution qu’est le Rock Rally. Un doigt de cynisme, deux de second degré et quelques « motherfucker » plus tard, on se dit qu’avec ces nanas-là et d’autres comme Selah Sue par exemple, nos amis du Nord ont des chanteuses tout aussi capables de faire le show.

Au Grand Salon, Syd Matters s’installe. Longuement. En attendant, direction la Rotonde, elle aussi bien remplie, où joue déjà Loïc b.o. La voix lancinante s’envole sur « Restless », distille son spleen. Pareil pour le violon et le violoncelle. Idéal pour oublier la cohue du couloir, le froid et la pluie de l’extérieur. « C’est un double anniversaire ce soir, rappelle le guitariste de Flexa Lyndo. Les 15 ans de 62TV, et l’album de Loïc b.o. qui fête ses huit jours en magasin. » Ce dernier fait partie des sorties les plus classes du label, c’est sûr ! Et Loïc est lui-même un garçon plein de tact : « Si vous voulez voir un bon pianiste, il y a Guy Van Nueten au Musée, tout à l’heure », signale-t-il entre deux rêveries pour piano et cordes.

Des cordes qui ne prennent pas le temps de rêver, ce sont bien celles des guitares de Lucy Lucy. Débridées et cavaleuses, elles mettent l’Orangerie sur la tête. Ou presque : vu le monde, on a juste assez de centimètres carrés d’espace vital que pour tapoter du pied. Le groupe ne renie pas ses accointances folk mais le tempo se fait par moments nettement plus rock, jusque dans ce final très mercuryrevien de « Deepest coma ». Prestation fun et sans faille : avec « Lizzy », l’été sera indien, cette année ! Et Syd Matters ? Pris par les envolées de Lucy Lucy, on n’a pas vu l’heure passer. On part alors à la pêche aux réactions. Unanimes: pour l’heure, la fourchette va de « très bien » à « beau à pleurer »… (A suivre)

Didier Stiers


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