Le blues de Gil Scott-Heron

L’événement des Nuits Botanique, c’était mercredi soir au Cirque royal. Gil Scott-Heron, le Godfather of the protest soul, était en toute grande forme pour ses retrouvailles avec le public belge. L’auteur du récent I’m new here reviendra cet été au Blue Note Festival à Gand le 17 juillet 2010.

Casquette vissée sur le crâne, pantalon trop court, costard étriqué, sourire canaille et visage avenant, Gil Scott-Heron fait son entrée seul sur scène peu avant 20h30. Micro en main, il se réjouit du concert de ce soir et raconte son arrivée tardive en Angleterre suite au volcan islandais. Rappelons-le, cette figure marquante et majeure de la communauté afro-américaine, est un artiste pluridisciplinaire.
Poète, romancier, musicien ou parolier, Gil Scott-Heron (comme The Last Poets) a ouvert les portes pour des gens comme Michael Franti ou le rappeur Common. D’ailleurs, en plein milieu de concert il explique n’avoir jamais entendu parler de Common jusqu’à ce qu’il apprenne que ce dernier avait samplé « We almost lost Detroit » un des grands classiques de l’auteur du Vautour joué plus tard.
D’excellente humeur, l’artiste annonce un peu le programme de la soirée et s’installe derrière son piano. De sa voix rocailleuse cramée par les excès, Gil se la joue blues. Très blues, le spectateur a l’impression d’entendre Steve Earle reprendre « Way down in the hole » pour le compte de la fabuleuse série télé The Wire.

Après une petite demie heure, un saxophoniste, un percussionniste et un claviériste rejoignent l’animal. Et le concert de prendre une dimension plus roots, plus groove et plus jazz aussi. Gil Scott-Heron, véritable miraculé de la vie, laisse de l’espace à ses musiciens pour s’exprimer. Et à chacun de son petit solo de sax ou de flûte. Les ambiances sont très seventies et le public n’en perd pas une miette d’autant que ce chroniqueur urbain ne se prive pas de balancer quelques classiques à l’image de « Winter in America » et forcément de « The Bottle», dans une très belle version. Bien sûr, il y a bien quelques petites longueurs, on aurait envie d’entendre une basse ronfler ou un charleston de batterie mais l’ensemble reste d’une étrange et fascinante beauté. « I’ll take care of you » nous chanta-t-il en guise d’extrait de son dernier album. Nous aussi, Gil, on va prendre soin de toi.

PHILIPPE MANCHE

[youtube gbZVdj_d62M]


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3 Comments

  1. lefrère

    13 mai 2010 à 13 h 39 min

    Yeah !

    Merci au soir ou au bota, c’est selon, pour cette découverte.
    Du lourd !

  2. cler

    16 mai 2010 à 21 h 43 min

    Finalement, j’aurai du y aller. Sniff.

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