Un numéro de Jamie Lidell, un étourdissant concert d’Holy Fuck (l’un des meilleurs du festival) et un set décadent de Sexy Sushi. Le Bota avait une niaque d’enfer lundi soir au moment de mettre un terme à ses Nuits. Des Nuits qui n’ont pas été douces (putain de temps) mais qui ont valu plus souvent qu’à leur tour le déplacement.
On retiendra la prestation hallucinée et hallucinante de Deerhunter, le gig déglingué des Black Lips et la décharge Male Bonding… On gardera aussi donc, quelques jours, les traces sur le visage de la claque une fois de plus assénée par les Canadiens d’Holy Fuck
Dans la famille j’aime l’électro mais je me soigne, Holy Fuck a toujours le chic pour nous sortir des concerts intenses et fiévreux. Holy Fuck, c’est de la musique essentiellement instrumentale, de l’électronique psychédélique épaulée par une instrumentation classique (basse/batterie), des montées irrésistibles et saturées qui mettent à genoux.
Le but avoué de Brian Borcherdt, Graham Walsh et compagnie, c’est de créer l’équivalent de la musique électronique moderne mais sans en utiliser les techniques.
Certains à l’Orangerie (les fans de Sexy Sushi) ont du se demander ce qui leur arrivait en voyant les lascars manger leur micro, dérouler des pellicules de films, enchaîner les longues plages aériennes, chaotiques et noisy mais on ne peut résister aux charmes enivrants de Lovely Allen ou au tempérament rock’n’roll de SHT MTN, l’un des meilleurs titres de Latin. Leur troisième album n’est pas mal mais en live, les mecs de Toronto sont tout bonnement renversants. Fameux.
Fou blanc au pays des noirs, Jamie Lidell est lui aussi une belle petite bête de scène. Tout seul ou en groupe, monsieur Blue Eyed Soul reste incroyablement bluffant. Si Jamie était un animal, ce serait sans doute le lapin Duracel. Energie débordante, voix de dingo. Le fils sprirituel de Prince et de Michael Jackson nous gratifie du vieux et gentil Multiply, d’Enough is Enough, son ensoleillé hommage aux Jackson 5. Puis aussi de Coma Chameleon, notre morceau préféré de Compass (son dernier album) et en même temps du concert. Ca aurait juste été plus sympa ailleurs que dans cet horrible chapiteau…
Il est 23 heures et quelques poussières. Le festival va s’achever sur une note moins raffinée avec le duo d’électro clash français Sexy Sushi. C’est gras. Bourrin. Putassier. Mais ça a une énergie dingue et pour terminer ses Nuits, le Bota n’aurait pas pu mieux tomber. En fait, Sexy Sushi, c’est un peu La Biur, la Liégeoise qui vomit chez ses voisins, en version décadente. Genre film de Be TV vers une heure ou deux du matin. Les seins à l’air, peinturlurés, Rebeka Warrior se démène, scande des textes qu’on n’entend pas et invite continuellement à l’envahissement de scène tandis que son comparse Mitch Silver balance les gros beats dégueux.
Ca casse pas trois pattes à un canard mais c’est la fête. Une fête électro destroy. Un balaise, déguisé en membre du Ku Klux Klan, gère les flux de foule en folie. La température monte de quelques crans. Une poignée de mecs se promènent torses nus. Une spectatrice enlève sa robe et se déhanche en sous-vêtements. On se demande déjà ce que tout ça va donner à Dour. J.B.
eaulivier
22 mai 2010 à 7 h 39 min
Je suis bien d’accord concernant Holy fuck…