The Flatliners décoiffe le Magasin 4

flatliner2.JPG Pendant que Kasabian faisait salle comble à l’Ancienne Belgique hier soir, les tympans endurcis avaient rendez-vous au Magasin 4 pour le passage d’un quatuor de troubadours punk d’outre-mer. Rencontre.

The Flatliners, qui fait des tournées depuis plus de cinq ans et compte à son actif deux albums sur le label Fat Wreck Chords (Against Me!, Anti-Flag, NOFX, Rise Against), connaît bien la route et la scène. Pourtant, les quatre Canadiens n’ont que 23 ans. Cette expérience, on la sent quand The Flatliners se présente devant la foule, mise à son aise pas les formations belges Black Sheep et les Skating Teenagers.Pas besoin de cheveux crêpés, de guitares vert fluo ou de synthétiseurs pour occuper l’espace sonore et physique. Pas non plus de maquillage, de t-shirts de films réalisés par Tim Burton ou de souliers de basketball. Ils habitent la scène sans effort et enchaînent les pièces avec une précision rarement constatée chez des groupes du genre.Ce n’est pas peu dire, pour un groupe qui est rapide, fort, puissant sans être violent. Comme si un jeune Bruce Springsteen embauchait Bad Religion pour l’accompagner en tournée. On sent l’héritage de Hot Water Music et de Rise Against, une familiarité The Sainte Catherines et Attack in Black. Pendant le concert, la tendance lourde est parfois complètement mise de côté avec des pièces plus dub, comme This Respirator. Une chanson à l’image des influences multiple d’un groupe qui réinvente à sa façon le punk, un style qui en a tellement besoin.

Une fois les amplificateurs éteints et les bouchons enlevés de nos oreilles, le chanteur et leader du groupe prend de discuter avec nous dans sa loge. Les cheveux encore trempés, Chris Cresswell porte le même t-shirt jaune qu’il y a quinze minutes sous les projecteurs. Sur sa lèvre supérieure, une moustache toute timide. Pilosité de tournée.

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« Nous faisons beaucoup de tournées. Nous sommes sur la route huit mois par année, en moyenne. Honnêtement, nous sommes de la génération Internet, nous n’avons jamais vraiment connu ce que c’était de vendre beaucoup d’albums. Les groupes composés de jeunes comme nous ne savent pas ce que c’est pour un groupe punk que de vendre des tonnes d’albums et de s’en tirer à très bon compte. Nous sommes très contents d’où nous sommes en ce moment, mais nous ne vendons pas tant d’albums que ça. Comme la plupart des groupes, les tournées sont devenues le seul moyen de rejoindre le public. »

Se lasse-t-on de la route ?

« Oui, c’est certain, on a de bonnes journées et d’autres qui le sont moins. Comme pour tous les emplois d’ailleurs. C’est fatigant d’être malade sur la route, quand je perds ma voix, mais ça arrive, nous sommes humains. Chaque jour ne peut pas être le meilleur de ta vie. »

Après des années sur la route, The Flatliners ne fait pas de compromis et malgré l’exploration de nouveaux genres, reste dans le même créneau. Toutefois, la musique du groupe est aujourd’hui légèrement moins punk au sens classique et plus rock, la voix du chanteur gagne progressivement en maturité.

« Je suis d’avis que nous sommes un groupe punk, mais que certaines de nos chansons ne sont pas dans le registre punk-rock. C’est drôle, parce que le groupe existe depuis 8 ans, nous tournons constamment depuis cinq ans, et sans vouloir avoir l’air prétentieux, j’ai l’impression que nous sommes des vieux dans des corps de jeunes. »

flatliner4.JPGSur la collaboration avec Fat Mike (Michael Burkett, leader de NOFX et propriétaire de Fat Wreck Chords) sur Cavalcade, le dernier album de The Flatliners:

« Au début, nous hésitions, parce que nous sommes de ses plus grands admirateurs, et nous apprécions tellement ce qu’il a fait pour nous. La possibilité d’en venir à une confrontation sur un aspect de l’album nous énervait. On s’est dit que nous allions être des égaux et travailler ensemble. C’est l’état d’esprit que nous avons adopté. C’était très cool, nous n’étions pas d’accord sur certains trucs, mais il nous a aidés à faire grandir notre musique. »

Texte et photos : Pascal Raiche-Nogue (st.)

[youtube d0swGZXbW7I]


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1 commentaire

  1. chipito bernardez

    1 juin 2010 à 17 h 56 min

    C’est bien de parler du Magasin 4 : bravo 😉

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