Faithless : on sait comment ça va

Oui, mais ça le fait toujours plus ou moins. Les Anglais chaperonnés par Rollo ne lâchent pas le filon qui a fait leur fortune depuis le milieu des années 90. Hier à Werchter où ils comptent parmi les habitués, il n’en a pas été autrement.

Maxi Jazz torse nu dans son costume noir et blanc et Sister Bliss en veste pailletée derrière ses synthés sont accompagnés par un groupe de six musiciens et choristes où chacun a l’occasion d’occuper quelques instants le devant de la scène. Dans le frontstage, la moitié de Skunk Anansie ne voulait les manquer pour rien au monde : Skin, qui ne mettra pas longtemps avant de danser à l’unisson, et Ace, son guitariste, à peine moins remuant.

Comme pour Muse juste avant, rien de très neuf au programme de Faithless, désormais Disque d’Or en Belgique avec l’album The dance. Ici aussi, ce sont les tubes, habilement répartis et enchaînés deux par deux dans la setlist, qui mettent le feu à la plaine, faisant lever des milliers de bras et sauter ou onduler de concert autant de corps. On a beau avoir déjà vu et ressenti ça par le passé (genre lors d’une visite d’anthologie à Forest National…), ça impressionne toujours un minimum.

Cela dit, il faut relativiser un brin : ce sont bel et bien ces mêmes tubes, avec leurs beats élastiques et leurs lignes de claviers restés dans toutes les oreilles, qui font bouger. Nettement moins les autres titres. « God is a dj » fait pour un moment réellement décoller tout ça et donne à la prestation des allures de grand-messe. Avec Maxi Jazz dans le rôle du prêtre/philosophe/pacifiste/gourou (biffez la mention inutile). Et Skin, qui-en-perd-sa-casquette-tellement-elle-bouge, parmi les adeptes. L’effet produit est similaire pour « Insomnia » et, en rappel, « We come 1 ».

Maxi n’est cela dit pas la seule voix du groupe. Parmi les choristes, Harry Collier sidère encore, toujours vocalement saisissant, notamment sur « Feel the pain ». Mais comme il faut faire danser les festivaliers, « Mass destruction » relance pour un temps la machine à remuer des hanches, taper du pied ou sauter, c’est selon l’état de fraîcheur de chacun en ce début de nuit. Une nuit… heu… où s’unissent les corps et les esprits. « If you believe in yourself, put your hands in the air », demande Maxi Jazz, index et majeur en “v”. Si ça, c’est pas fédérateur…

Didier Stiers

Setlist
– Happy
– Sun to me
– All races
– God is a dj
– Feel me now
– Crazy bal’heads
– Mass destruction
– Tweak your nipple
– Insomnia
– Everything alright
– What about love
– Bombs
– Drifting away
– Salva mea
– Not going home

Rappels
– Muhammad Ali
– We come 1


commenter par facebook

répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *