Le temps de se remettre de quatre jours sous le soleil, entre décibels et deadlines, voilà finalement nos impressions vécues hier soir lors d’un concert qu’on peut à juste titre décrire comme une belle apothéose. En prime: la setlist balancée par Vedder & co.
Il y a des jours comme ça où on ne comprend plus très bien pourquoi on a lâché tel ou tel artiste en cours de route. Ennui ou lassitude, autres centres d’intérêts, allez savoir. Ce fut le cas pour Pearl Jam, mais ce dimanche, en clôture du festival de Werchter, j’ai bien dû me rendre à l’évidence : si le groupe nous revient à l’image de ce bon concert-là, il nous promet encore de bien agréables frissons rock’n’roll.
A propos de ferveur… il fallait voir les visages, dans les premiers rangs. Garçons et filles, même fort jeunes (après tout, PJ a commencé en 88), tous connaissent les textes et beaucoup ont les yeux rivés sur un Eddie Vedder expressif comme il ne l’était même plus dans mes souvenirs. Le service d’ordre réfrène (gentiment, si, si !) les fans qui tentent de photographier ou de filmer. Gsm ou appareil reçu avec le Pif Gadget, même tarif : niet doen ! Les premières évacuations ont lieu : un spectateur, qui tient à peine debout, une fille, les yeux fermés sur la civière…
Sur les écrans, on est passé au noir et blanc ; sur scène, le rock de Pearl Jam a renoué avec sa force et son incandescence. D’emblée. Ça surprend, forcément. On se dit qu’à cette allure, ils ne tiendront pas. Mais si. Et les arrêts seront courts.
Eddie Vedder, essoufflé, envoie des compliments aux Black Keys, à Dave Grohl, Alice In Chains : « Des camarades de la maison… J’ai même vu passer Joe Strummer. On va vous jouer « Arms aloft », une des dernières chansons qu’il a écrites avant de disparaître. » Merci Monsieur Vedder, vous êtes vraiment classe ! Leur Joe Strummer & The Mescaleros, c’est évidemment façon Pearl Jam en 2010 à Werchter : brûlant. Autant que le « Unthought known » qui arrive juste après.
Pour être tout à fait honnête, on a l’impression de redécouvrir le groupe. Un groupe qui a retrouvé son mojo, et qui clame son nom par l’entremise de son seul décor : une repro de vieux clavier de machine à écrire sur lequel les lettres qui le forment ne cessent d’être éclairées. En bord de scène, Vedder contemple ses deux guitaristes et son bassiste faire parler l’électricité sur « Porch ». L’esprit du Crazy Horse plane ce soir sur Werchter.
Petite pause après moins d’une heure, mais de courte durée. « On n’avait nulle part où aller. » Après « Of the earth », « Of which we all are », ajoute Eddie, à propos de cette chanson « neuve » traversée d’un long solo de guitare, ça repart pied au plancher avec « Got some », pour quasiment une heure. Au passage, une petite perle plus folk à la guitare acoustique, « Just breathe ». Commentaire de l’auteur : « On dit que c’est plus facile d’écrire une chanson triste qu’une chanson gaie. Voilà ce que j’ai fait de plus gai. »
A 12h20, nouvelle pause. Juste au moment où on trouve ça dommage, parce que ça casse un peu la vibration, le groupe remonte sur scène. Bouteille de pinard et clope pour Vedder qui y puise manifestement une nouvelle dose d’électricité. « Alive », avec sa guitare d’enfer, arrive comme un sommet de ferveur, alors que des milliers de bras se tendent vers le ciel. Les compliments balancés plus avant dans la soirée n’étaient pas des paroles en l’air : Alain Johannes (Them Crooked Vultures) monte sur scène pour un final aussi déjanté que de circonstance : « Kick out the jams ».
Didier Stiers
Setlist
– Public image (PIL)
– Evolution
– Corduroy
– The fixer
– Small town
– Severed hand
– Amongst the waves
– Even flow
– Arms aloft
– Unthought known
– Porch
– Of The Earth
– Got some
– Given to fly
– Just breathe
– RVM
– Comatose
– Why go
– Alive
– Kick out the jams
OL
6 juillet 2010 à 14 h 59 min
C’est bien d’avoir vu passer Alain Johannes, mais il y avait aussi Dave Grohl sur scène les gars… 😉
ds
6 juillet 2010 à 15 h 11 min
C’est dit dans le post “au coeur de Rock Werchter”, au paragraphe “BBQ”. Mais on veut bien le signaler encore une fois…
OL
6 juillet 2010 à 15 h 46 min
ben ça dépend si vous voulez évitez de passer pour des gars du Ciné Télé Revue aux yeux de pignoufs comme moi qui ne se passionnent pas pour les BBQ en général 😉
ds
6 juillet 2010 à 15 h 57 min
Végétarien ?
OL
6 juillet 2010 à 16 h 44 min
même pas…
le nouveau
6 juillet 2010 à 21 h 45 min
Je suis un fan maladif de Pearl Jam! Ce groupe est la pierre angulaire de mon adolescence. Pour les avoir vus à d’autres occasions, récentes et moins récentes, je trouve que c’est un groupe qui a su vieillir avec son public. Eddie Vedder a fait la paix avec lui-même. Il est père, c’est une personnalité importante dans le milieu culurel américain. Cette évolution se ressent dans les dernières ballades (“Just breathe”, BO d'”Into the wild” etc). Mais cet état d’esprit n’était pas celui du groupe au début. Pearl Jam rassemblait les ados contestataires et mal dans leur peau qui voyaient en Eddie Vedder un porte – parole au look négligé,à la gueule d’ange, feignant ne vouloir plaire à personne (c’était raté)!Des morceaux comme “Dissident”, “Jeremy”, “Immortality”, “Animal” suintaient la rage, et sur scène EV, timide, humble et taciturne paraissait exorciser ses peurs et ses haines pendant le concert jusqu’à exctinction de voix.(Ces morceaux sont moins crédibles sur scène aujourd’hui). Ado, j’avais été emporté par cette mélancolie ténébreuse (portée par de super musicos), ça avait tellement de classe… Mais je dois bien admettre que ce groupe a changé, a franchi les portes d’un succès durable(on les range avec les Stones, Led Zep etc) et ils ont pu compter sur un public fidèle qui a suivi leur mutation au fil des albums. Voilà, ces mots sont ceux d’un jeune vieux de 30 ans qui ne s’est jamais désintéressé de son groupe préféré au gré des modes, ni au fil de l’augmentation des prix exhorbitants des festivals. Bonen soirée
Chasseur Immobilier Perpignan
7 juillet 2010 à 16 h 53 min
J’adore Pearl Jam, même si les Stones et Led Zep sont un peu plus en évidence de mon côté…