Quand il ne préside pas à la destinée des Hollywood Porn Stars, Anthony Sinatra s’invente un ailleurs où les synthétiseurs penchent en faveur de Piano Club. Le groupe liégeois vient juste de publier « Andromedia », album ouvertement ancré dans la pop rétro-futuriste du début des eighties.Autant dire que, ce vendredi en début d’après-midi sur l’Open Air, Piano Club entend bien faire briller les néons sous un soleil de plomb. Short blanc, Anthony Sinatra se la joue sportive. Coup droit, revers : « Your Sadness » et « Love Hurts » captivent l’attention dès les premiers échanges. Dans la foule, malgré la chaleur étouffante, on s’active. On bouge, on marque les premiers pas de danse. Allégrement rafraîchi au tuyau d’arrosage, le public tient la cadence. Sur scène, les locaux imprègnent leur pop moderne d’influences synthétiques comme le fait aujourd’hui un Yeasayer. Mais si les Américains chantent dans un anglais sous hélium, Piano Club le préfère en mode Tatayet : accent amusant, nullement déplaisant. Le roller disco se poursuit avec le nouveau single (« Elephant in a Room ») et le tube « Girls on TV ». 49ème minute, les Liégeois font le pressing et achèvent « New Voices New Visions ». A la 50ème, en nage, il quittent le terrain avec les honneurs.Quelques minutes après le concert, on retrouve le chanteur en backstage, haletant, suant. Le regard flou, il confesse : « C’était chaud, très chaud. Physiquement, ça restera sans doute l’étape la plus difficile de cette tournée estivale ». Belle leçon d’abnégation et prestation encourageante.Nicolas Alsteen