Pas évident de se produire sur le coup de 14h40 du côté de la Last Arena. Grand espace, peu de monde encore à ce moment de la journée, alors forcément, on se dit que les jeunes gens qui s’y collent en veulent. Comme les Gallois de Los Campesinos, justement.
Trois filles, cinq garçons (et quelques multi-instrumentistes dans le lot) : on comptera les possibilités plus tard. Mais ça en fait déjà pas mal quand on imagine les harmonies vocales ; elles font partie de la Los Campesinos touch. Tout comme la capacité à écrire, composer et enregistrer plus vite que leur ombre. Trois albums en trois ans (dont le récent Romance is boring) : en autant de temps, les voilà dotés d’un répertoire plus conséquent à même de leur permettre de varier les plaisirs en concert.
Ce vendredi, sur les planches douroises, on aurait pourtant aimé en goûter plus. C’est que l’énergie juvénile dégagée par le groupe rend son rock un peu foutraque vaguement brouillon. En même temps, ça a quelque chose de guilleret qui fait vite oublier le ciel menaçant. Et ce malgré les thèmes pas toujours très roses qu’aiment traiter nos jeunes gens : entre soucis adolescents, tristesse, anorexie, etc. Meilleurs exemples à cet égard : « Straight in at 101 », ou encore « There are listed buildings » et ses accents plus punchy-punky.
La plaine se remplit peu à peu mais ne sera jamais comble, loin de là. Même lorsqu’arrive le titre avec lequel LC a affolé la blogosphère et s’est fait connaître : « You ! Me ! Dancing ! » Ici à Dour, l’intro rappelle un orchestre classique s’accordant, puis tout s’emballe avec l’irrésistible gimmick autour duquel est construit ce tube. Dans les premiers rangs, on s’applique à suivre le rythme en tapant dans les mains, face au chef d’orchestre : l’inénarrable Roger Van Loon sanglé dans son inusable maillot de cycliste.
Didier Stiers