Oxmose

 

Oxmo Puccino

“Le rap, c’est le seul courant musical où l’artiste écrit des chansons à la gloire de lui-même; on appelle ça l’egotrip.” Maestro Oxmo Puccino ne se prend pas au sérieux, et c’est tant mieux. Le parterre de la scène Fnac était plutôt clairsemé hier vers 21heures, pour cause de rude concurrence ( Jean-Louis Murat et Arid se produisaient dans la même tranche d’heure), mais ceux qui étaient présents savaient ce qu’ils étaient venus chercher. L’audience ? Résolument adolescente, même si on repère ça et là quelques têtes chenues qui ont fait le pari étonnant de bouder Souchon pour venir avec leurs enfants voir l’homme au drôle de nom. Oxmo Puccino, c’est du hip-hop, certes, mais du hop-hop chic mâtiné de jazz et de blues qui sert d’écrins à de vrais textes. Oxmo aime le verbe et la métaphore au point d’avoir gagné le surnom de (bouchez les oreilles des puristes) “Black Jacques Brel”.

Pour son “dernier concert sur le sol européen (sic)”, le faux méchants aux faux airs de Timbaland dans son vrai costard noir s’est particulièrement lâché. Il fait la part belle à son dernier album “L’arme de Paix”, où des textes comme celui de “Soleil du Nord” vous atteignent pile entre les deux yeux (“Coincés dans l’horrible jean/ entre l’avenir et nos origines/,au fond ça va dans l’hexagone/, on cherche les ficelles, tire sur la corde, on se passe des conseils./ Il me semble que la misère serait moins terrible au soleil”).
Mais il nous gratifie aussi de morceaux choisis comme le désormais classique “Mama Lova”. La “voix de miel” est toujours là, à la fois suave et puissante, portée par une guitare déchaînée. Sur scène, Oxmo ne tient pas en place, court, crie, se déhanche, parle sans cesse à son public, sue sang et eau comme le plus possédé des bluesmen. Une heure, ça passe vite quand on a plein de choses à dire. Il est déjà temps de conclure sur l’avant-dernier album et son titre-éponyme, “Cactus de Sibérie”. “Pour ceux qui ne me connaissent pas encore“, explique Oxmo.”Ma sève est mélodique/Savais-tu qu’un cactus avait une fleur ?/Au milieu des pics se cache un coeur“. Mais ça ne suffit pas; décidément Oxmo se plaît à Spa. Pour l’embrasement final, il offre une version presque dance de “On Danse Pas”, sur laquelle il ordonne à tout le monde de…Danser (forcément). Et de se prendre pour Philippe Katrine: “ET JE COUPE LE SON! J’en ai repéré qui ne dansent pas dans le public, je ne dirai pas vos noms, mais sachez qu’on vous a vus! Attention, 3, 2, 1, je remets le son!” Et le public danse tout son saoûl, jusqu’à la dernière goutte.”Yes! C’est comme ça que ça Spa!” Oxmo aime les mots, et nous on aime Oxmo.

 

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[Cindya Izzarelli]

 


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