Silence, s’il vous plaît !

Ça ne peut plus durer. Et on ne le dit pas assez. Les festivals de plein air ont aussi un revers à leur médaille. Non, tout le monde n’est pas beau et gentil. On en a marre de ces festivaliers qui ne sont là que pour parler, boire, s’amuser et n’écoutent même pas l’artiste auquel, souvent, ils tournent le dos. Christophe, par exemple, a livré un concert magique, d’une subtilité musicale extraordinaire, ne se contentant pas d’enfiler ses tubes (comme Souchon ou Dutronc pour ne citer qu’eux !). Les arrangements sinueux de Pascal Charpentier, qui adore jouer avec les mélodies fuyantes, étaient somptueux. On a même retrouvé un « Main dans la main » d’anthologie que Christophe n’avait plus repris depuis longtemps. Avant le doublé très attendu de « Señorita » et « Succès fou ». À part les premiers rangs de fans intéressés, à l’arrière, c’est la récré en plein air.

Au parc ? Vous allez voir Cœur de Pirate ou même Gaëtan Roussel, c’est pareil. On parle, on boit, on s’amuse. Soit parce que les VIP n’ont pas payé leur place et donc s’en foutent. Soit parce que votre bracelet vous permet de tout voir au Village, sans intérêt particulier pour un artiste. Ceux-ci méritent tous le respect, que diantre.

En tout cas, en s’approchant suffisamment de la scène, on a pu prendre son plaisir en retrouvant Jacques Dutronc qui a pourtant livré le même concert (à la virgule et au mot près) qu’à Paris ou Bruxelles. Seule différence : il a invité son fan Nico d’Été 67 à le rejoindre pour « On nous cache tout, on nous dit rien ». Sinon, quel groupe, quelle pêche, quelle dégaine d’un Jacques qui peut tout se permettre, le cirque comme le souk, des blagues éventées de sa petite Stéphanie, comme une décontraction extrême.

Les Francos, c’est aussi l’occasion, pour les firmes de disques, de préparer la rentrée. À l’instar du label bruxellois 30 Février qui, traditionnellement maintenant, a présenté au jardin sa saison automne-hiver. Avec le petit nouveau montois, Antoine Henaut, Suarez et Saint-André. Ces deux derniers annonçant leur deuxième album pour le mois d’octobre.

Pour ce qu’on a pu entendre, la tendance saisonnière sera à la tendresse des sentiments et à la douceur des sonorités d’une chanson française revivifiée. Saint-André aura la chance de voir son album sortir en France chez AZ, le label d’Universal. Sur 30 Février, on attend également le premier album de Stéphanie Crayencour, sur lequel Baptiste « Saule » Lalieu a beaucoup travaillé.

En tout cas, ils étaient à nouveau nombreux aux Francos, vendredi, les artistes belges. À part Auryn et Arid, il y avait Milk, Bai Kamara Jr., Showstar, Saint-André, Guillaume Ledent, Marc Dixon, Superamazoo, sans parler des Franc’Off et des électros du Lido. Merci de les avoir écoutés attentivement. Lundi, c’est promis, on ne râlera plus.

Thierry Coljon


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20 Comments

  1. Eatstatic

    24 juillet 2010 à 17 h 58 min

    Comment voir Saint André aux francos, le vendredi, monsieur Coljon, quand ils jouent le samedi? 🙁

  2. Lili

    24 juillet 2010 à 18 h 58 min

    Milk jolie decouverte pour moi !

  3. Frank n' Furter

    25 juillet 2010 à 8 h 16 min

    Ça vaut aussi pour les premières parties de concerts, celà dit…

  4. Rikaï Zaza

    25 juillet 2010 à 10 h 48 min

    Ah ! La belle convivialité de barbecue des Festivals…

  5. Piere

    25 juillet 2010 à 11 h 08 min

    de toute manière les concerts et festivals sont de plus en plus envahis par des gens qui n’en n’ont pas grand chose à faire du concert en tant que tel mais qui vienne parce que c’est “the place to be” et c’est tout. Et ces gens viennent vous engueulent et vous regardent de travers quand vous avez le malheur de vous excitez sur telle ou telle chanson, et ce même dans des concerts qui étaient pourtant réputés très remuants jusque là.

  6. lesoir

    25 juillet 2010 à 11 h 26 min

    @Eatstatic:
    Saint-André et les Vismets ont de fait échangé leur créaneau horaire. Mais on reste entre Belges, ceci dit (même si JC Santini est Français…)

  7. Joël

    25 juillet 2010 à 12 h 49 min

    De fait, certains concerts sont simplement insupportables dès qu’on s’éloigne de la scène… en particulier sur la scène Proxi, très mal fichue, où la balade couverte derrière fait office d’amplificateur au brouhaha. Daran, notamment, en aura fait les frais hier.

    Et je me souviendrai de ma soirée d’hier, au concert de la géniale Marie Warnant : bien qu’étant à 4 ou 5 mètres de la scène sur le côté, j’ai dû me farcir pendant 20 minutes un gros beauf qui parlait de sa BMW…

    On se demande ce que ces gens viennent foutre là, vu qu’un concert, c’est quand même pas l’endroit le plus pratique pour parler ou téléphoner… Et payer le prix des places juste pour être à “the place to be” et se bourrer la gueule avec ses potes, désolé, je ne comprends pas…

  8. Rikaï Zaza

    25 juillet 2010 à 16 h 36 min

    Ces comportements sont hélas tout à fait prévisibles quand on voit le nombre de festivals auxquels le Belge peut assister tout au long de l’année en terres francophones, de Bruxelles à Arlon en passant par Tournai. Et qu’importe de causer BMW pendant le concert de Marie Warnant puisqu’elle se produira encore 36 fois avant la fin 2010…

    Le Belge sature-t-il de tous ces festivals ? Trop ne serait-il pas un peu te veel ?

  9. Joël

    25 juillet 2010 à 16 h 42 min

    @Rikaï Zaza : dans ce cas, pourquoi payer son billet d’entrée pour aller aux francos ? pourquoi se déplacer vers les scènes si c’est tout de même pour ne pas regarder ni écouter ? Il me semble qu’il y a suffisamment d’endroits dans Spa (y compris sur le site même des francos) pour aller boire des pintes avec ses potes et causer BMW, sans avoir à débourser 45€ d’entrée au village francofou… Si on ne vient pas pour la musique, autant économiser le prix du billet, non ?

  10. Perrine

    25 juillet 2010 à 18 h 23 min

    Le problème c’est que payer 8 euros par jour, ce n’est pas très cher pour un festival. Ca attire tout et n’importe quoi!!!

    A Werchter c’est tellement cher que ceux qui viennent, viennent pour la musique. Ca commence a changer aux Ardentes mais là, c’était plutôt à cause de l’affiche.

    Bref, tant que les prix resteront bas, faudra pas s’attendre à avoir un public de qualité!!!!(quoique je suis sure que beaucoup viennent aussi pour la musique)

    @ JOEL: Non, sur l’affiche Saint André était bien programmé le samedi au village. Je pense qu’il y a eu une erreur de communication dans le programme.

  11. Rikaï Zaza

    25 juillet 2010 à 21 h 24 min

    D’accord avec toi Joël, mais ce n’est pas à moi qu’il faut le dire 😀

  12. ém

    27 juillet 2010 à 9 h 54 min

    @perrinne

    “Bref, tant que les prix resteront bas, faudra pas s’attendre à avoir un public de qualité!!!!”

    bravo bravo bravo !

    rendons la culture onéreuse et élitiste.
    c’est finalement ce que fait livenation depuis plusieurs années.
    Et ça marche:ils ont réussi à vous laver le cerveau avec leur musique mainstream formattée pour la radio et la tv à des prix monstrueux.

  13. lesoir

    27 juillet 2010 à 17 h 24 min

    ém,
    entièrement d’accord avec vous, même si Live Nation n’est pas le seul agent à organiser (ou vendre) des concerts onéreux. N’oublions surtout pas que ce sont les artistes qui fixent, via leurs exigences financières, le prix du ticket. Un “one man show” de type stand-up d’un artiste français, à Forest, au Forum de Liège ou au Cirque royal, (sans décors ni infrastructure onéreuse) coûte aussi cher qu’un concert de U2 ou des Stones. Trouvez-vous ça normal? Et pourtant ce n’est pas Live Nation qui les organise…

  14. Rikaï Zaza

    27 juillet 2010 à 20 h 06 min

    Tant qu’il y aura des gogos (et il y en aura toujours) pour payer 80 € une place de spectacle…

  15. eaulivier

    28 juillet 2010 à 8 h 38 min

    80 euros ? Faut vraiment être con…
    La majorité des concerts que je vais voir coûtent moins de 15 euros…

  16. Martin

    28 juillet 2010 à 9 h 47 min

    Le Festival de Spa n’est pas un festival de musique, c’est un festival de chanson française, avec le public qui va avec. Je pense que vous aurez saisi la nuance. La chanson française, c’est le MAL.

  17. Lars Larsen

    28 juillet 2010 à 19 h 44 min

    “c’est finalement ce que fait livenation depuis plusieurs années.
    Et ça marche:ils ont réussi à vous laver le cerveau avec leur musique mainstream formattée pour la radio et la tv à des prix monstrueux.”

    Comme le précise bien Le Soir, ce sont surtout les artistes et leur management qui fixent les prix des concerts (et composent leur musique “mainstream”). Et comme la culture est désormais accessible facilement ET gratuitement grâce à Internet, ces artistes cherchent l’argent où il est, càd sur scène, puisque les gens ont envie de vivre la musique en “vrai”, avec leurs potes.

    Pour info, les prix des festivals et gros concerts belges organisés par Live Nation se situent encore sous la moyenne européenne.

    Enfin, Le Soir est partenaire de Live Nation.

  18. Chasseur Immobilier Toulouse

    29 juillet 2010 à 17 h 42 min

    Difficile de trouver un juste prix pour un festival et ce n’est pas le seul élément dissuasif mais quand même….

  19. silence

    23 août 2010 à 11 h 13 min

    @ martin: pour ce qui reste de chanson française dans le parc…

  20. Chasseur Immobilier Pau

    23 août 2010 à 16 h 47 min

    Il y en a encore fort heureusement …

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