La grand-messe gantoise du clubbing et des musiques électroniques, c’est terminé pour cette année ! La 16e édition a vécu jusque ce lundi, tard. Ou plus exactement mardi 14h si l’on compte parmi les derniers « survivants ».
On s’est donc beaucoup amusé, au Vooruit. Tout comme la moyenne des 1.100 festivaliers quotidiens. S’ils étaient 600 ou 700 les « moins bons » jours, certaines dates ont enregistré de satisfaisants sold out, telle la Lektroluv Records Label Night du 16 juillet, ou celle du 20 avec les Suédois de Slagsmålsklubben. L’affiche dubstep du 22 a elle aussi attiré du monde. Le genre, qui mélange drum’n’bass, techno et hip hop notamment, compte des stars comme Benga et se renouvelle grâce à des garçons intéressants tels les Anglais de Mount Kimbie.
En ce lundi soir, place aux derniers invités. A 23h, le dj set d’Ultravid démarre dans une salle qui l’est, ultra vide. Trop tôt ! Le public grossit un peu pour Yuksek, tout juste débarqué de Metz avec des camarades. DJ Hell, surprise de dernière minute, ainsi que les Bruxellois de Mustang devaient compter parmi les locomotives du jour…
Philip De Liser revient d’un petit somme salutaire : l’organisateur s’en va une ultime fois humer l’atmosphère des lieux. Au détour d’un couloir, il coince un type qui vomit sur le parquet… tout en trimbalant deux gobelets de vodka ! Évacuation immédiate par le service d’ordre. On se rassure : l’incident n’est pas du genre fréquent.
Tout aussi inhabituel : les 10 Days Off 2010 n’ont occupé que la seule salle de concert. Au repos donc, la ballroom et l’espace aménagé devant le bar du rez-de-chaussée. Au repos forcé même, pour cause de budget moindre. « Nous avons toujours eu trois salles pendant des années », commente l’organisateur. Qui ajoute que ça lui permettait de s’éclater, en termes de programmation. N’en ouvrir qu’une n’a pourtant pas provoqué que des réactions négatives. « J’en ai entendu certains me dire que c’était une bonne idée, que tout le monde se retrouvait ainsi dans le même trip. » L’intéressé promet de réfléchir à la question.
De manière plus générale, sa réflexion portera sur l’équilibre avec lequel doivent renouer ses 10 Days. Comme d’autres manifestations, le festival a vu poindre la crise : cette réduction d’espace est le résultat d’une implication plus légère des sponsors et des autorités subsidiantes. « Le prix du ticket a longtemps été maintenu à un bas tarif. Nous avons beaucoup gâté nos visiteurs. C’est peut-être aussi un des paramètres qu’il faudra réévaluer : quelle affiche, quels invités, pour quel tarif pratiqué à l’entrée, et inversement. En même temps, je refuse de consacrer nos subsides à attirer des grands noms qui demandent de gros cachets. Avoir tous les ans des Tiga, des Laurent Garnier ou des Richie Hawtin, c’est… boring. »
Les effets, aussi, d’une certaine concurrence ? Au bout de 15 ans, c’est qu’elle aurait eu le temps de s’installer. Le week-end dernier, le domaine récréatif De Schorre à Boom accueillait par exemple le Tomorrowland. Des festivités électroniques où les accros sont allés danser sur Martin Solveig, Grooverider, Derrick May et autres Jeff Mills. Du lourd ! « Il s’est peut-être installé une concurrence, analyse Philip De Liser. Nous n’avons pas ressenti d’impact le jour même, mais le lendemain… C’est vrai, nos habitués, même les plus hardcore, ne disposent pas d’un budget illimité. » Notre homme, qui se voit plus comme un sélectionneur (« J’aime trop la musique que pour être dj », dit-il en guise de boutade), aura du cœur à l’ouvrage lorsqu’il se penchera sur l’édition 2011. Et du pain sur le dancefloor. Pardon : sur la planche.
Didier Stiers
Chasseur Immobilier Toulouse
29 juillet 2010 à 17 h 38 min
Tant mieux, la crise n’empêche pas de s’amuser bien au contraire, les gens ont encore plus besoin de loisirs de détente et surtout de bonne musique.