Esperanzah! est un festival qui fait du bien. Le cadre, l’envie qu’ont les organisateurs de lui conserver sa taille humaine, l’éthique à laquelle ils tentent d’être fidèles, leur philosophie parfumée d’altermondialisme lui donnent un cachet unique.
Ici, on ne jette pas ses mégots par terre, il y a des cendriers partout pour ça. Pas de ramassage des gobelets vides ; vous conservez le vôtre jusqu’à plus soif, moyennant une caution récupérable. Ce qui laisse le temps de lire les inscriptions qu’il porte : 30% de plastique recyclé. Ici aussi, entre deux concerts, on peut s’informer. Ou aller au ciné, visionner des docus et des films du monde. Enfants bienvenus : ça rappelle le Sfinks
Il n’en faut pas beaucoup plus pour comprendre ce qui fait courir le public à Esperanzah! Rejoindre le fort beau site de l’abbaye de Floreffe où il se déroule, ce festival. Patienter dans la file de voitures qui encombre l’entrée, en regardant ceux qui n’y vont pas dépasser allégrement tout le monde, malgré le carrefour signalé dangereux. La musique adoucit les mœurs ? Pas celles de l’automobiliste !
La grande foule, ce sera pour plus tard. Alors on déambule tranquillement, gamins à proximité, entre les deux scènes joliment baptisées Côté Cour et Côté Jardin. Notez, on a le temps : les groupes se succèdent mais les pauses le sont aussi, à taille humaine… Découvrir est alors un plaisir, plus une course contre la montre. De l’inédit, il y en a à revendre. Qui sera peut-être oublié dans une semaine (les Russes de Karl Hlamkin & OgneOpasnOrkestar, sorte de mix entre punk et folklore accordéon/clarinette). Ou qui promet beaucoup , comme cette association entre la musique klezmer de David Krakauer, le funk jamesbrownsien de Fred Wesley et le hip hop de Socalled.
La raison du plus soul
Vendredi, les premières valeurs sûres ont aussi débarqué à Floreffe. Le Peuple de l’Herbe. Ou Baloji, au rap toujours aussi fondu dans la chaleur du funk et de la soul. L’ex-Starflam poursuit ses escapades estivales. Ce vendredi, il est attendu Côté Jardin par un public qui ne demande pas grand-chose de plus que de pouvoir se déhancher sous un ciel où les nuages moutonnent. Le garçon est rodé, ne se fait pas prier, et ouvre le bal avec « La raison du plus faible » tiré de son album Hôtel Impala.
Si elle ne met pas exactement le feu, cette entrée en matière annonce pourtant quelques degrés de plus au thermomètre de Floreffe. Certains restent assis dans l’herbe, beaucoup d’autres se lèvent : c’est décidément plus pratique pour danser. Suivent notamment «Indépendance cha-cha» et «Congo eza yo biso», portés par un Orchestre de la Katuba qui assure tranquille.
Sur le haut du site, l’un des murs de l’abbaye est décoré de tentes de camping. Ici, on fait aussi la promo des nuits verticales ! Côté bars, il faudra surveiller celle qui vient : la bière de Silly se laisse boire, et tous ne ferment pas aux mêmes heures. On peut être festivalier et organisé.
Didier Stiers
Chasseur Immobilier Annecy
11 août 2010 à 13 h 56 min
Compte tenu du titre, j’ai cru qu’il s’agissait d’un article sur la reformation de Téléphone :o)