Deuxième soirée du Brussels Summer Festival, ou comment passer du psychédélisme expérimental de Turzi aux tubes rassembleurs de Charlie Winston et Supertramp.
Les petits bonheurs de la programmation des festivals populaires. Où le badaud se balade en attendant Charlie Winston, arrive Place des Musées et tombe sur Turzi. Turzi et son électro-kraut psychédélique sans concession dont l’ambition première n’est autre qu’ouvrir le troisième oeil de son auditeur. Tapis électro enfumé, guitares stridentes, batterie martiale, les Français ont joué les titres de leur excellent deuxième album («B», successeur de «A», jusqu’ici c’est clair…) comme si ils se produisaient au Recyclart aux petites heures. Et sont presque parvenus à amener la pluie! Les vingt personnes qui sont restées jusqu’au bout (famille, amis et organisateurs compris) ont obtenu ce qu’ils étaient venus chercher: un nouvel espace dans la tête. Quant aux autres… Une dame perdue cherchait à être rassurée sur la programmation du jour: «Ceci, c’est un peu particulier, non?» – «Oui madame, c’est un peu particulier».
Du côté de la Place des Palais, où Charlie Winston nous refait le coup du hobo en costume trois pièces sur mesure, les choses sont quelque peu différentes. Il y a presqu’ autant de monde que la veille pour Ghinzu. Le pauvre Charlie, depuis deux ans que son album multi-platine est sorti, continue de tourner, sans relâche, à chaque fois devant plus de gens. Il suffit de regarder autour de soi, tout le monde aime Charlie Winston. Bonne tête, bien habillé, poli, s’adressant au public en français, passant de la guitare au piano, puis faisant un duo acoustique les yeux dans les yeux avec sa belle, partageant ses tubes avec la foule, rien à faire, Charlie ravit le public. De notre côté, il faut bien avouer qu’après trois morceaux, on était plus intéressé par les SMS qui passaient sous les deux écrans (des messages d’amour, voire des demandes en mariage au traditionnel «Damien: A poils!») que par ce folk-blues au sucre qui fait de Charlie Winston un Keziah Jones des banlieues chic. Mais bon voilà, que peut-on y faire? Tout le monde aime Charlie Winston. De 7 à 77 ans.
En fin de soirée, Roger Hodgson devait ravir les fans de Supertramp à coup de tubes 70’s. Avec un répertoire comme le sien, gageons qu’il y est parvenu sans mal.
Didier Zacharie
Walter
15 août 2010 à 17 h 53 min
Hello Didier,
Pas vu Puggy ? Pourtant excellents hier. Qui ont d’ailleurs comblé leurs fans par un set acoustique dans le studio de Classic 21 installé sur la place.
Merci à l’équipe de Marc Ysaye pour cette surprise.
Guillaume
15 août 2010 à 19 h 04 min
Grand fan de SuperTramp, je n’avais jamais vu Roger Hodgson… c’est chose faite et je fus totalement comblé.
De plus, il communique pas mal avec le public et a des notes d’humour plutôt sympa du style ” Ho, It’s raining again ?… sorry i have no song about that “.
J’ai vraiment vécu son concert avec des yeux d’enfants : magique vraiment.
Charlie Winston, j’ai trouvé ça vachement répétitif… bon en tout cas, j’ai utilisé tout son concert pour me frayer un chemin jusque tout devant pour être bien placé pour Roger Hodgson.
Bon maintenant je me mets en route pour Caravan Palace ^^
Serge
15 août 2010 à 23 h 19 min
Dingue quand même: des dizaines de lignes pour applaudir le concert complètement raté de Ginhzu, son merdique, guitares mal accordées et les loustics fortement défoncés et bourrés, bref une cacophonie pdt 2 h et hier soir une superbe communion des jeunes et moins jeunes sous la pluie pour Hodgson, décidément les gouts et les couleurs…
JMB
16 août 2010 à 9 h 57 min
Le journaleux du Soir doit être bien jeune, il écoute des trucs de jeunes limite mort-nés (Ghinzu, Winston,…), mais il doit rentrer se coucher tôt et ne peut donc pas savoir ce qu’a fait Roger Hodgson…
Allez, je lui donne entre 14 et 16 ans…
Dommage, Hodgson, c’était grandiose, malgré la drache.
Isabelle
18 août 2010 à 11 h 57 min
Que le grand manitou éclairé de journaliste ci-dessus se rassure: tout le monde n’a pas aimé Charlie Winston. Je ne le connaissais pas, hormis le “tube” qu’il a entonné à la fin, donc j’y étais sans a priori. Mais je me suis dit que Charlie était décidément victime d’un temps où il est tellement facile de “piquer” à droite et à gauche sans souci de cohérence esthétique: un look à la Kid Creole (je parle d’un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître), une voix entre Tom Waits, Marvin Gaye et… les Bee Gees et des compos qui ressemblent à une sorte bouillie, franchement infâmes du côté des ballades, le public ne se réveillant d’ailleurs que lorsqu’il rythmait un peu la chose. Et la honte de faire venir sa poupée Barbie trash pour “chanter” avec lui et secouer les maracas… On remarquera que le grand manitou éclairé ne s’est pas donné la peine de rester pour Roger Hodgson. Sans doute le GME se pense-t-il “trop bien” pour s’abîmer les oreilles à écouter un “faiseur de tubes”… Je n’ai jamais été une grande fan de Supertramp mais il se fait que le faiseur de tubes en question a une immense carrière derrière lui et respecte son public. Par contre on ne peut dire que le GME respecte les artistes – ni même le public – en expédiant en une ligne méprisante le dit Roger Hodgson…
Didier Z
18 août 2010 à 16 h 31 min
Chère Isabelle,
Le grand manitou éclairé, loin de vouloir paraître méprisant quant à la carrière musicale de Monsieur Hodgson, a juste laissé l’espace éditorial à une personne bien plus qualifiée qu’elle pour parler du grand homme et de sa performance de samedi. C’est pas loin, c’est juste le post au-dessus… ou, pour faire encore plus simple, en cliquant sur le lien ci-dessous:
http://frontstage.lesoir.be/2010/08/15/roger-hodgson-le-dreamer/
Bien à vous,
GME