La météo de moins en moins agréable au fil du week-end n’aura eu raison ni des artistes ni du public, un peu épars place du Musée, important place des Palais. Charlie Winston et Roger Hodgson ont animé la soirée de samedi. Dimanche, tango et swing pour contrer la pluie.
Quand il pleut, c’est tout de suite moins gai, un festival urbain. Pas de risque de patauger dans un bourbier puisqu’on foule les pavés de la place des Palais ou du Musée, mais quand même… L’atmosphère est comme un tout petit peu moins à la fête, les spectateurs se serrent sous les parapluies, du moins ceux qui ont pensé à emmener le leur. Les pianos posés sur le parcours reliant les deux sites patientent sous les gouttes… Miracle : un couple s’amuse un moment sur l’un des claviers mouillés.
Est-ce l’effet de la pluie, toujours est-il que contrairement à vendredi et samedi, les caisses ne sont plus agrémentées de longues files d’acheteurs de tickets boissons. C’est toujours ça : les prévoyants supposés revenir d’autres soirs font leurs provisions. Ceux qui ont déchanté en début de week-end sont passés au night-shop le plus proche. Le service d’ordre posté à l’entrée des sites procède au serrage des bracelets. Mieux vaut tard que jamais…
Avec une météo pareille, on compte sur les artistes pour réchauffer un peu l’atmosphère. Dix-neuf heures, c’est encore tôt : Micky Green d’un côté et Mièle de l’autre annoncent le programme. Le genre de son qui s’apprécie assis. Au soleil. Comme lors des Nuits Botanique, cette année. Caramba, encore raté !
Aux alentours de 20 h 30, le rythme se fait plus insistant. Place du Musée, Sammy Decoster s’affiche pour l’heure comme le courageux de ce troisième soir. Lui, ses deux musiciens et la trentaine de personnes face à la scène. Avec un peu d’imagination, en fermant les yeux, on se retrouve ailleurs : Decoster, c’est quelques incursions dans l’anglo-saxon, mais un max de french songs, entre pop plutôt vitaminée et folk/country, portées par une guitare qui invite à la cavalcade. Le garçon défend Tucumcari, son dernier album en date, avec l’envie de bien faire les choses et de mettre son public à l’aise. N’empêche, pour quelqu’un qui s’est mis à la musique parce qu’il rêvait d’Elvis et de Hank Williams, un ciel si bas et bouché, ça doit filer un drôle de blues.
En remontant vers le Palais royal, les pianos sont restés sur leur trottoir. Heureusement, notez… Le jeune couple, lui, a disparu. Face à la statue de Godefroy de Bouillon, les quelques échoppes et le bar à cocktails constituant le mini-souk sont quasi déserts. Sauf le fritkot, bien sûr !
Du côté de Caravan Palace, devant le Palais, on joue la carte du swing, avec ou sans électro. Les Français sont en manches de chemises, casquettes vissées sur le crâne. Seule la chanteuse n’a pas dû lire le bulletin météo du jour : avec une robe qui laisse le dos et les épaules nus, on se refroidit à la moindre goutte. Et la demoiselle de reculer prudemment d’un petit mètre. Les messieurs de Gotan Project, annoncés à 22 h 30, auront intérêt à faire de même s’ils veulent préserver un peu leurs beaux costumes !
Au menu de ce lundi soir, aux mêmes horaires et mêmes endroits : les Tellers, Renan Luce et les BB Brunes, les Danois de Kissaway Trail, AMute et, plus étonnant peut-être, les rockeurs hawaïens de Chokebore, depuis peu repartis ensemble. Dès mardi, le Brussels Summer Festival ne se déroulera plus que sur la place du Musée et, dans une des allées du parc, sous le mignon petit chapiteau de bois baptisé Magic Mirrors. Sous le soleil ?
Infos : www.bsf.be
DIDIER STIERS