Renan Luce a tenu la dragée haute à la pluie

tellers.JPGSans doute pour se donner du courage, alors que la pluie redouble sur l’avenue de la Toison d’Or, on pense à ces images de Woodstock, les batailles de boue dans la joie et l’allégresse, ce sentiment d’être là au bon endroit au bon moment, «Hey, maybe if we go alltogether we can stop the rain! No Rain No Rain No Rain…» Mais au fond, on sait que c’est peine perdue. Déjà, les Tellers ont dû remballer le matériel prématurément, victime du déluge qui a inondé la grande scène.

Demi-tour direction Place des Musées tandis que les Cieux redoublent de larmes. Au loin, on entend les danois de The Kissaway Trail jouer.. le riff du «Where Is My Mind» des Pixies. Une petite lueur dans le ciel. C’est dans ces moments où chacun à les pieds dans le même purin qu’on se sent proche de son voisin. La condition humaine qui retrouve enfin ses droits! Se soutenant dans la misère, se rassurant par un simple sourire ou une petite phrase complice: «Il est interdit de rentrer avec des cannettes, monsieur» – «Mais…» «Vous pouvez les boire à l’extérieur du site mais vous ne rentrez pas avec!» De toute manière, elle sonnait comme du mauvais Coldplay, cette version…

Godefroid de Bouillon reste fier et conquérant sous la pluie battante…

Après un partage de boisson à bulles avec quelques frères misères dans le lobby du Musée des Beaux Arts et une sérieuse remise en question à la vue de ce brave Godefroid, il semblerait que la pluie se soit calmée. On fonce vers la petite scène (sans être fouillé) où les Bruxellois de aMute lancent l’affaire devant une petite centaine d’irréductibles. Qu’il est doux ce son dans les oreilles! Des pieds à la tête il nous sèche et nous tient chaud! On sent bien que les gars ont écouté pas mal de post-rock et des groupes comme God Machine dans leurs plus jeunes années, mais ça leur va bien au teint! Passages atmosphériques, montées tout en tension, riffs industriels et explosions bruitistes, le set est parfait pour nous relancer. Et là, au loin, la magie de Woodstock 2.0. ou ce sentiment merveilleux d’oublier, voire d’apprécier l’environnement tellement on est plongé dans les sons…

Une demi-heure de blanc, juste le temps de déguster des nems et de rouler une cigarette les doigts mouillés…

Pendant ce temps, Renan Luce tient la dragée haute au Seigneur. Les fans de BB Brunes arrivent au pas (on les reconnaît au fait qu’elles ont entre 12 et 16 ans) tandis que ceux de Chokebore sont déjà sur place (on les reconnaît au fait qu’ils ont entre 30 et 35 ans). Chokebore, car c’est pour ça qu’on est là, le retour des garçons d’Hawaii après un hiatus de sept ans. Chokebore qui avait bercé notre adolescence alternative avec des albums comme «Motionless» et «A Taste For Bitter». Et surtout Chokebore dont la musique, contrairement à bien des concurrents de la scène rock alternatif 90’s, a plus que bien vieilli. Le quatuor d’Honolulu, d’abord assez étonné qu’il y ait plus de quinze personnes dans l’audience («Honestly, I would never go to a rock concert by such a weather»… Nous non plus), ne se fait pas prier et crache ses titres les plus mémorables à la face de Zeus! «A Taste For Bitters», «The Perfect Date», «Police»… Une basse dont on entend les cordes claquer, que demande le peuple? Des guitares qui s’égarent mais retrouvent toujours le chemin de la maison mère et ces titres entre écriture finement pop et noise sauvage… Et soudain, qu’on se sent bien sous le vent et la pluie… On regarde autour de nous les chevaliers qui nous accompagnent dans cette aventure et on comprend ce qu’on partage! On sait! Une même force nous anime! Une force indestructible qui nous pousse de l’avant! C’est celle de ces week-ends orageux à Dour passés en bermuda en jeans! Celle, à jamais présente, de nos quinze ans!…
Bien que à partir d’un moment, on préférerait quand même être le cul au chaud, les pieds au sec…

Didier Zacharie


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13 Comments

  1. dubuisson vincent

    17 août 2010 à 11 h 39 min

    Pourquoi ce titre d’article alors qu’il s’agit de la seule phrase concernant ce concert? Et pourquoi pas une ligne sur les concerts magnifiques de Claudine Muno et de Clarika (fabuleuse!)?
    Je profite de ce commentaire pour hurler mon ras le bol des gens qui vont aux concerts seulement pour parler, voire gueuler durant la totalité des concerts. Manque de respect total vis-à-vis des artistes et des autres spectateurs!

  2. maissa

    17 août 2010 à 12 h 29 min

    Absolument d’ accord ! Penchez vous sur ce concert de CLARIKA du lundi au Magic ! je n’ai pas eu la chance de voir les deux filles qui précédaient Clarika mais cette dernière, Clarika donc, a enflammé le Magic Mirror, un fabuleux concert.MAGIQUE !
    BRAVO à elle et à son band!

  3. Julien

    17 août 2010 à 12 h 51 min

    Mais quelle organisation de m*rde !!! Qui organise ce festival ? La pluie, passe encore mais la disposition du site, c’est catastrophique. La sécurité est catastrophique. Les bars & tickets sont bondés, etc, etc.
    A quand la scène dos à la ville, en bas de la place ?
    A quand une scène ailleurs que dans ce couloir d’une sonorité accablante ?
    Par ailleurs, Renan Luce était extraordinaire !

  4. tanukik

    17 août 2010 à 13 h 43 min

    Je suis un peu d’accord avec tout le monde…

    Je ne comprends pas pourquoi le titre n’a rien à voir avec la photo, ni pourquoi on a donné ce titre là à l’article vu que l’on parle du concert de Renan Luce dans une toute petite phrase…

    A propos de cette scène, elle pourrait restée comme ça pour les années à venir mais alors faudrait y placer des baffles un peu partout sur la longueur histoire d’améliorer le son.

    Ah oui, encore une chose, hier j’ai constaté que toutes les loupiotes ne fonctionnent pas Place des Palais… La ville de Bruxelles auraient quand même pu faire un effort pour vérifier ne fus-que ça pour rendre les lieux plus magiques.

  5. jean-luc dupont

    17 août 2010 à 13 h 58 min

    tout a fait d’accord avec Vincent. Pourquoi ce titre alors que l’article ne contient rien en rapport ? Ca n’est pas la première fois, loin de là, que Le Soir s’abaisse à faire des titres sortis d’on ne sait où, ou de donner des informations erronées (voir parfois des infos dont on a rien à cirer comme le fait que ce pseudo journaliste a mangé des nems , enfumé ses poumons et qu’il préfèrerait avoir son “cul” au sec).

    D’années en années, on dirait que le niveau baisse radicalement, c’est bien dommage.

  6. MoriArty

    17 août 2010 à 15 h 24 min

    “On dirait que le niveau baisse radicalement”

    ‘Faudrait savoir ! xD

  7. Didier Zacharie

    17 août 2010 à 19 h 51 min

    On ne peut pas être partout en même temps, mais effectivement, de ce que j’en ai vu (soit la fin du set) Renan Luce et son groupe ont donné de leur personne. Ils étaient aussi trempé que le public et celui-ci semblait ravi de la prestation… C’est pas à un Breton qu’on apprend à jouer sous la pluie!

  8. Chasseur Immobilier Toulouse

    17 août 2010 à 20 h 38 min

    Renan Luce, BB Brunes, ça tient la route sur scène. Mais faut qu’elles arrêtent de nous crier dans les oreilles.

  9. eaulivier

    18 août 2010 à 8 h 27 min

    Concernant le titre, comme je n’aime pas Renan Luce et que j’aime beaucoup Chokebore, ça me va très bien pour ma part… Mais il est vrai que c’est un peu idiot.

  10. ced

    18 août 2010 à 11 h 31 min

    Je rejoins le premier commentaire. Ce mardi soir, la petite Place du Musée était blindée de monde pour la prestation de Balimurphy. Nous étions à 20m de la scène, et trois quarts des gens présents n’en avaient rien à foutre du concert et parlaient dans tous les sens. Le volume (très faiblard) de la scène ne parvenait pas à couvrir la voix de ces “spectateurs” qui feraient mieux d’aller boire un verre dans le Parc ! Ce fabuleux groupe bruxellois méritaient mieux que ça !
    Quant au BSF, leur copie est à revoir pour l’an prochain, car les désagréments et problèmes d’organisation sont nombreux !

  11. joconde

    19 août 2010 à 10 h 48 min

    Faut dire que le concert de Balimurphy n’en valait guère la peine. Ben oui, les gens discutent, mais s’ils causent au lieu d’écouter, c’est que le groupe (“fabuleux”, ah ah) n’arrivait guère à les distraire de leur passionnante discussion.

  12. ced

    19 août 2010 à 17 h 03 min

    C’est sans doute le contexte de ce festival urbain qui veut ça. Les ayant vu plusieurs fois – deux fois au Bota soldout, une fois à Couleur Café… -, ils ont du talent et savent faire bouger leur public. Mais bon, pour 20 €, on ne va pas se plaindre, et on fait avec. C’est juste dommage pour ceux qui avaient envie de les entendre dans de bonnes conditions (ceux qui payent 10 € la soirée par exemple).

  13. breakdance floor

    10 septembre 2010 à 9 h 38 min

    Je confirme pour CLARIKA au Magic, une bombe cette fille et elle a enflammé le public belge.
    Dommage qu’on la voit si peu chez nous; Que font les producteurs ???!

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