Si cette année le Pukkelpop est entaché de deux décès tragiques (Michael Been, le père du bassiste de BRMC, et Charles Haddon, du groupe Ou Est Le Swimming Pool), il connaît également un heureux événement : la naissance d’un enfant pour Joe Goddard, du groupe Hot Chip, bien sûr resté en Grande-Bretagne auprès de sa petite famille. C’est Alexis Taylor, l’autre chanteur de la bande, qui l’avouera en début de concert : « It’s happening right now ! », et de féliciter son pote avant l’entame de « Boy From School » – y a pas mieux comme spéciale dédicace. On félicite bien sûr le nouveau papa, même si c’est clair que son absence fut vite remarquée : une voix, deux bras (et tout le reste) en moins, ça finit forcément par s’entendre… Malgré les tubes (« Over & Over », « I Feel Better », « Hand Me Down Your Love »), on restera donc sur sa faim : plutôt « Ready for the Panade » que « Ready for the Floor ».
Pour vraiment danser, mieux vaut aller voir du côté de la Main Stage (Prodigy, revenants devant l’éternel), de la Boiler Room (Aeroplane, hype italo disco Made in Belgium), du Marquee (Kele, de Bloc Party, en mode survêt’/boule à facettes), voire du Chateau (Four Tet). Mais c’est surtout Richie Hawtin qu’on attend : il nous revient (enfin!) sous le pseudo de Plastikman, avec un show hypertechno(logique) qui mêle vieux tubes acides 90’s (« Marbles », « Plasticine », « Kriket », « Contain », « Spastik »,…), projections digitales et transe interactive. Le futur de la musique électronique passera-t-il par l’iPad et l’Internet de réseaux ? C’est en tout cas l’avis de notre dj star, pour qui l’audio, le visuel, le virtuel se révèlent plus liés que jamais : il « suffisait » ainsi d’avoir une « plateforme multimédia mobile » (un bon gros gsm, quoi) pour jouer au Plastikboy, pendant tout le concert.
Mode d’emploi : 1/ télécharger l’application « Synk » sur le net. 2/ Allumer son engin dès que débute le live. 3/ Attendre qu’il vibre, signal qu’un truc va se passer. 4/ Suivre les instructions . 5/ Chipoter en dansant en même temps. Pendant le concert nous aurons donc : 1/ vu Plastikman de tout près sur l’écran de notre gsm (précision : il se cachait sur scène derrière un mur de LEDs), 2/ trituré en direct des samples de voix caverneuses, 3/ admiré la parfaite synchro des projections sur scène ET sur notre gsm, en prise directe avec les beats…
Evidemment il faut le voir, le vivre, pour le croire, mais une chose est sûre : Richie Hawtin est encore et toujours en avance sur son temps, et ça fait déjà vingt ans que ça dure. Les réfractaires à ce genre de délire techno auront sans doute vite fait de houspiller (« Tu clubbes sur Google ou quoi ? »), mais qu’ils se rassurent : on peut aussi danser sur Plastikman sans 3G ni Wi-Fi. Le best of (« Kompilation ») qui vient de sortir en est d’ailleurs l’irréfutable preuve : sans lui (et Jeff Mills) l’actuelle minimale n’existerait sans doute pas. Un pionnier. Une machine à danser. Le futur de la techno. Hier, aujourd’hui et demain.
Grégory Escouflaire
Chasseur Immobilier Toulouse
21 août 2010 à 15 h 51 min
Un qui disparait, une naissance qui arrive….
Guild Wars 2 gold
25 août 2010 à 10 h 49 min
il se cachait sur scène derrière un mur de LEDs), 2/ trituré en direct des samples de voix caverneuses, 3/ admiré la parfaite synchro des projections sur scène ET sur notre gsm, en prise directe avec les beats…