La plupart des grands rendez-vous musicaux, « substituts aux vacances », ont vu augmenter leur nombre de spectateurs Les festivals d’été ne désemplissent pas. Certains comme le Pukkelpop ont même connu cette année un succès sans précédent.
Avec ses 62.500 festivaliers quotidiens, l’événement limbourgeois a attiré 2.500 spectateurs de plus par jour que l’an dernier et surtout il affichait déjà complet à la mi-juillet. « Je ne sais pas jusqu’où on aurait pu grimper, relève le programmateur Eppo Janssen. Une fois sold-out, nous avons ouvert une liste d’attente de mille personnes. Elle s’est remplie en deux minutes à peine. »
Iron Maiden, pour le Pukkel, et les affiches en général ne sont probablement pas étrangers aux succès festivaliers, mais il reste toujours très compliqué d’analyser les affluences et même d’expliquer le phénomène.
« Je lisais récemment que la côte belge était moins fréquentée que par le passé. Que les gens partaient moins en villégiature à l’étranger, en Grèce ou en Espagne, qu’avant, remarque Eppo Janssen. Beaucoup de familles aujourd’hui restent à la maison pendant l’été et les festivals, avec leur camping, servent quelque part de substitut aux vacances. Ça a du sens. »
Selon lui, les grands rassemblements musicaux de l’été se sont aussi féminisés. « Je vois beaucoup plus de filles qu’avant. Il y a quinze ans, ils étaient destinés aux mecs et aux music lovers. Les festivals sont moins roots et plus propres aujourd’hui. Les douches et ce genre de choses liées au confort se sont généralisées. Je pense aussi qu’après 25 ans, voire un peu plus pour d’autres festivals, les parents savent où ils envoient leurs enfants. Ils sont rassurés. »
Pour les organisateurs du festival de Dour, qui a attiré 4.000 festivaliers par jour en moins que l’an dernier, la baisse de fréquentation n’a rien d’une catastrophe. « Nous avons payé tous les cachets et les fournisseurs. Le bilan financier est positif. Le bilan écologique, organisationnel et artistique aussi. Cette dernière édition reste à nos yeux une réussite, commente le programmateur Alex Stevens. On avait agrandi le site afin de pouvoir accueillir jusqu’à 40.000 personnes. Mais il faut bien se dire que 2009 était une année exceptionnelle. »
TW Classic est le seul vrai flop
Dour affiche d’ailleurs grosso modo en 2010 les mêmes statistiques qu’en 2008. Le public est volatil. A fortiori quand il vient de l’étranger. Dans l’organisation, on sait qu’on a un peu laissé filer les amateurs de rock dur. 2011 sera d’ailleurs marquée par l’apparition d’une scène supplémentaire. Le grand retour de la Cannibal Blue Stage destinée à tout ce qui déménage et fait du bruit. Du lourd. « En période de crise, la ceinture serrée, le festivalier cherche des valeurs refuges. Il prend moins de risques. L’amateur de métal va au Graspop (NDLR : + 700 par jour). Le fan d’électro se dirige vers Tomorrowland (NDLR : + 7.500 par jour)… » Quant à celui de reggae, il se rend à Geel…
Si Couleur Café et Esperanzah ! (qui a eu affaire à une fameuse concurrence : Dranouter, Nuits secrètes, Micro Festival, Lokerse Feesten) sont aussi légèrement sur le déclin en termes de fréquentation, les Ardentes présentent un baromètre légèrement à la hausse avec 750 personnes de plus chaque jour. « En même temps, nous avons consenti de gros efforts en termes d’affiche, reconnaît Fabrice Lamproye, l’un des deux grands manitous de l’événement liégeois. Après les annulations de l’an dernier, nous devions faire quelque chose. Il faut admettre que le bilan financier n’est pas à l’image du succès public. Mais il s’agissait quelque part d’une année d’investissement. Et elle a porté ses fruits même si ce n’est pas directement proportionnel à la fréquentation. »
Au final, seul TW Classic a bu la tasse avec une baisse de 25 %…
JULIEN BROQUET
Serge
26 août 2010 à 13 h 07 min
Pour le TW Classic, j’ai trouvé leur affiche bizarre. C’était des noms qui auraient pu (dû) se retrouver à Rock Werchter, une semaine plus tôt.
Du coup, alors que les éditions précédentes visaient bien les 35+; ici, on visait le même public que RW.
Vu le prix des places, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait eu des choix.
Lars
27 août 2010 à 8 h 48 min
TW Classic a aussi eu lieu le lundi 12, au lieu du dimanche 11, afin d’éviter la concurrence avec la finale de la coupe du monde de foot!