Avec « I Need A Dollar », Aloe Blacc a signé l’un des tubes de l’année. Il réveille les fantômes de Sam Cooke, Marvin Gaye et Curtis Mayfield.
Pitié patron, j’ai plus besoin de ce boulot que vous le pensez. Avec « I Need a dollar », son hymne à la dèche, sur toutes les ondes et les lèvres, hey hey, Aloe Blacc a tiré le gros lot. Et le jackpot, le trentenaire californien qui a troqué son survêt de rappeur pour un costard Sam Cooke le doit en partie à How to make it in America. La série HBO, qui conte les aventures de deux trentenaires tentant de faire carrière dans la mode à New York, a choisi son tube pour générique et a en même temps déclenché l’Aloe Blaccmania.
« Je savais ce morceau efficace mais je me demandais combien de personnes auraient l’occasion de l’entendre et d’y succomber », glisse le jeune intellectuel, proche du philosophe et spécialiste des religions Cornel Ronald West.
Ancien consultant dans le domaine de la santé, Blacc, qui travaillait à l’amélioration des hôpitaux, s’est fait licencier du jour au lendemain et l’âpreté de ce plan social l’aurait amené à devenir une sorte de messager. Quand on lui demande comment réussir aux Etats-Unis, la réponse du garçon diplômé de l’université de Californie fuse et tient en un mot. « Education. On n’est pas tous logés à la même enseigne mais une inscription à la bibliothèque, ça vaut la meilleure des écoles privées. »
Eghert Nathaniel Dawkins III naît en 1979 à Los Angeles de parents panaméens. Il grandit dans le comté d’Orange. Elevé par un père marine qui joue des chansons calypso sur son ukulélé quand il est à la maison et une mère qui travaille dans le système judiciaire, il s’intéresse très tôt (« Je devais avoir 4 ou 5 ans ») au hip-hop, breakdance dans la rue avec ses petits voisins et se met à étudier la trompette dès l’école primaire.
« Chez nous, on écoutait du Barry White, du Michael Jackson, du Stevie Wonder. Puis des artistes des îles : Mighty Sparrow, Ismael Rivera, Ruben Blades… J’ai cependant découvert la musique à travers le rap. Au collège, j’étais un mec populaire. J’avais plein de potes. Les profs m’aimaient bien. Je dansais et je jouais les MC. J’étais déjà un entertainer. »
En 1995, il s’associe à DJ Exile avec qui il fonde Emanon et bosse d’ailleurs actuellement sur un nouvel album de rap, Birds Eye View. « On faisait tout nous-mêmes. L’enregistrement, l’artwork, la distribution… Dans le mainstream, le hip-hop est devenu l’instrument de jeunes gens qui cherchent à magnifier leur ego. Tout ce que tu entends dans leurs morceaux, ce sont des moi et des je. Il y a plus d’étroitesse d’esprit que de sens de la communauté. »
Aloe Blacc n’est pas beaucoup plus élogieux quand il évoque la soul qui a viré r’n’b. « Moi, j’essaie de proposer une soul qui a le feeling d’un Al Green, d’un Bill Withers. Cette époque où la musique de l’âme avait à la fois un son incroyable et un message à délivrer. »
Dans ses chansons et son discours médiatique, Mister Blacc raconte le chômage, la précarité, les laissés pour compte… Il évoque les méfaits du capitalisme, le pillage des ressources naturelles. « Du “Say it loud” de James Brown au “What’s going on” de Marvin Gaye en passant par “Public Enemy”, Sam Cooke et Nina Simone, il y a une vraie grande tradition de discours social dans la musique noire américaine. Du temps de ces illustres aînés, on faisait face à de nombreux problèmes politiques et c’est le cas aujourd’hui aussi. La pop ne doit pas nécessairement être aseptisée. Michael Jackson a fait un tube de “Black or white”… Avec une bonne mélodie, tu peux faire passer n’importe quel message. »
Le Californien connaît ses classiques et il prend même un malin plaisir à les dépoussiérer. Sur son premier album, il avait brossé l’« Ordinary People » de John Legend en espagnol et redécoré « A Change is gonna come » de Sam Cooke. Sur Good Things, dont la pochette rappelle justement furieusement l’oncle Sam, il relooke à sa manière le « Femme Fatale » du Velvet Underground. Blacc is beautiful…
En concert au Grand Mix (Tourcoing) le 15/10, au Depot (Leuven) le 16/10 et au Vooruit (Gand) le 17/10.
JULIEN BROQUET
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Sa prestation au Laatste Show, la semaine dernière
Aloe Vera Cancer
13 juillet 2011 à 16 h 38 min
L’aloe vera peut être utilisée en préventif et pour aider à soigner les effets du cancer et les pathologies suivantes.Stop la croissance des tumeurs cancéreuses. La plante diminue les taux de cholestérol élevés.