Après avoir donné naissance, il y a dix mois, à une petite Polly Isadora, An Pierlé accouche de son quatrième album, toujours réalisé avec son époux Koen Gisen, leader des White Velvet.
Un disque, toujours autoproduit, intitulé Hinterland. Un titre qui mérite une petite explication au moment où on parle beaucoup de la périphérie bruxelloise. An et Koen nous l’ont donnée : « Ce titre a plusieurs explications. Comme on n’a jamais été à la mode, on a souvent l’impression de se trouver à la périphérie de la musique, des mouvements musicaux. Mais, en allemand, l’Hinterland, c’est le maquis, les bois profonds, la forêt sauvage. L’album parle beaucoup de sommeil et de crépuscule de la conscience. »
Les textes de ce nouvel album ne sont pas le résultat de nuits agitées par les biberons. Tout était écrit avant l’arrivée de leur fille. An voulait même que tout soit fait avant : « Oui, on n’a jamais fait un disque aussi rapidement. Je voulais qu’il soit entièrement terminé avant la naissance, afin que je puisse me concentrer à 100 % sur les deux : la musique et notre fille. On a fait les voix quand j’étais enceinte mais au bon moment. À la fin de ma grossesse, ce n’aurait pas été possible, je n’avais plus de souffle. Finalement, on n’a tout de même pas réussi à finir les mix dans les temps. »
En fait, An a commencé à travailler seule sur ce disque, leur maison gantoise étant équipée d’un studio. Pendant ce temps-là, Koen débordait d’activités. En plus de son travail de programmateur au Vooruit, il a produit les albums de Bony King of Nowhere et Kiss the Anus of a Black Cat : « J’avais besoin de la laisser un peu tranquille après la tournée et de faire quelque chose pour moi. J’aime les collaborations et je prends de plus en plus de plaisir en studio. Ce qui n’était pas le cas il y a dix ans. Je suis curieux, j’aime apprendre. Tout le processus technique m’intéresse beaucoup. »
An a décidé de ne pas faire un break mais de concilier maternité et musique : « L’envie de faire de la musique n’est pas moins présente qu’avant. Je ne pourrais pas mettre comme ça ma vie de musicienne entre parenthèses. Quand la petite est à la crèche, j’en profite pour travailler. »
Le disque, aux textes plutôt sombres, surprendra ceux qui s’attendaient à un disque plus joyeux. La musique d’An reste en tout cas expérimentale dans le bon sens du terme : « Cet album parle des relations. Plusieurs couples, autour de nous, se sont séparés. Des gens qui ont peur de vivre ensemble ou qui pensaient que la liberté est d’avoir plus de relations. Du coup, tu te poses des questions. Tu te dis : “ j’ai de la chance de vivre avec quelqu’un de bien ”. La définition de la passion doit tenir compte des hauts comme des bas. Cultiver la passion pour la passion est quelque chose de très fatigant. »
Après la dernière très longue tournée à six, An est prête à repartir sur les routes avec son White Velvet réduit à quatre : « On se repose moins sur les musiciens, du coup. Là, pour le moment, on répète comme jamais auparavant. Je jouerai à nouveau plus de piano aussi. Cet album-ci n’est pas facile à jouer, c’est assez subtil. »
An Pierlé sera à l’AB le 6 novembre. Infos sur la tournée sur http://www.myspace.com/anpierleandwhitevelvet
THIERRY COLJON
michel
8 mai 2011 à 16 h 41 min
Avant les Nuits Bota, un showcase à la FNAC
http://concerts-review.over-blog.com/article-an-pierle-white-velvet-en-showcase-a-la-fnac-city-2-bruxelles-le-7-mai-2011-73404513.html