Yodelice installe Maxim Nucci… et inversement

Avant de publier l’album de folk anglophone Tree of life, en 2009, sous le nom de Yodelice, Maxim Nucci peinait à être pris au sérieux. Ses faits de gloire se résumaient à avoir produit les L5, à être le père du fils de Jenifer dont il a produit le troisième album et à avoir composé la b.o. du pitoyable film Alive.

Tout ça n’est pas fait pour amadouer la presse rock qui, bien souvent, ignore que cet enfant du Conservatoire, né à Créteil en 1979, est parti à Londres dès l’âge de 15 ans, pour suivre des cours au Musician Institute. Et son amitié avec Guillaume Canet (et donc, par là, M et Vanessa Paradis) ne suffit pas à le crédibiliser. Il faut attendre le surprenant projet Yodelice qui parvient même à placer un joli titre en radio : « Sunday with a flu » : « Je ne m’attendais pas à un tel accueil, nous a avoué Maxim. Pour moi, il s’agit d’abord d’un projet de scène, presque thérapeutique. J’avais besoin de faire le point sur ma vie. La crise de la trentaine, sans doute. Le disque était très mélancolique. »

Ce premier album, comme le nouveau, intitulé Cardioid, avait été enregistré à Los Angeles, où Maxim a ses habitudes : « Oui, avant cela, c’était l’ICP, à Bruxelles, ma seconde maison. Pour Yodelice, la Californie, que j’adore, m’inspirait. Il y a l’océan, des studios vintage, des techniciens incroyables et une scène musicale très excitante. Je les trouve très décomplexés. Comme le premier album m’a porté chance, j’y suis retourné avec mes musiciens. Ce disque-ci est plus rythmé, plus influencé par la scène. Au départ, je suis surtout un guitariste de studio. J’ai toujours fait guitare-voix, sans avoir l’ambition de faire un disque folk. »

Maxim a rencontré Guillaume Canet il y a une dizaine d’années. Depuis, ils sont inséparables, ce qui lui a permis de faire connaissance et croiser le fer avec Matthieu Chedid : « Guillaume est quelqu’un d’assez exceptionnel. Il m’a beaucoup encouragé à lancer Yodelice et à créer ce personnage clownesque. Pour Jenifer, c’était autre chose, le challenge était de faire un album un peu fou fou. Là, j’ai entendu son nouveau, où je me suis moins impliqué. Je refuse beaucoup de choses en ce moment pour me consacrer à Yodelice. Avec M, on a composé un titre ensemble mais je n’ai pas réussi à l’intégrer. Matthieu est incroyable. C’est un vrai bonheur de le compter parmi ses amis. »

Le regard et la liberté

Grâce à Yodelice, le regard porté sur Maxim a changé. Les paparazzi ne s’intéressent plus à lui (il est séparé de Jenifer depuis longtemps) et la presse people n’est guère inspirée par la musique de Yodelice : « Ma vie privée a subi malgré moi des agressions de la part d’une presse voyou mais je n’ai jamais été complice. Au début, certains journalistes ne m’ont pas loupé mais ont eu l’intelligence ensuite de revenir sur leur avis. Moi, je suis avant tout auteur-compositeur, pas interprète. Yodelice est une vraie proposition artistique, pas un coup commercial. Et le fait d’être signé chez Universal ne m’a jusqu’ici pas handicapé. Noir Désir s’y trouve bien aussi, non ? De toute façon, le deuxième album reste expérimental. Je n’ai pas besoin de la reconnaissance populaire. Je suis épanoui dans ce que je fais. »

Avec une liberté artistique totale, Maxim ne se sent pas très éloigné d’une nouvelle scène rock française décomplexée, ne fût-ce que par rapport à la langue. Phoenix, Yael Naïm, AaRON, Revolver, Pony Pony Run Run, Izïa et beaucoup d’autres ont démontré que l’anglais n’était plus un frein au pays des quotas francophones. Dorénavant, on peut sérieusement considérer Yodelice.

THIERRY COLJON

http://www.myspace.com/maximnucci

[youtube gfPz5aqpi2Q]
[youtube 0oeLJggiidI]


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1 commentaire

  1. Location appartement Peniscola

    30 novembre 2010 à 8 h 47 min

    Ils passent au Zinga Zanga de Béziers

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