Bleu de Saint-André

saintandre.jpgSaint-André, le Corse, entouré de deux musiciens belges, sort un deuxième album, « Mon jour de chance ».

Après Saule et Puggy, c’est au tour de Jean-Charles Santini, alias Saint-André, de signer avec Universal-France. À entendre le très entraînant « Bleu de toi », qui ouvre ce deuxième album, voilà qui est très compréhensible. En espérant que cela lui apportera plus de chance que Saule déjà remercié par Polydor : « Ils sont très enthousiastes, tant ici qu’à Paris, nous a confié Jean-Charles dans une taverne bruxelloise. Ils ne sont pourtant pas intervenus dans le processus créatif. Le disque était enregistré et mixé avant qu’ils l’aient entendu chez AZ. Ils m’ont seulement donné un coup de main pour le visuel. La première chose qui les a motivés est le potentiel de l’album. »

Le premier album du chanteur corse entouré de son groupe belge (dont Jeronimo) avait été produit en Belgique par Bang ! qui, racheté par PiaS, n’avait pas comme priorité de remettre ça avec Saint-André : « Et moi, je ne voulais pas attendre. J’ai donc pris les devants en hypothéquant tout ce que j’avais. J’ai pris beaucoup de risques, comme de tout miser sur un seul numéro au casino. C’était mon jour de chance. Je vis toujours à Paris mais j’ai gardé ma famille belge avec Christophe Waeytens qui reste mon manager en Belgique, c’est lui qui fut le premier à me signer. Jérôme, Cyrille et Thomas, mes musiciens, vivent à Liège. En fait, j’avais peur que les Belges, plus que les Français, ne comprennent pas mon projet, qu’ils le trouvent trop chanson française, alors que je viens du milieu indé, dans lequel j’ai eu la chance de faire beaucoup de concerts, qui m’a beaucoup appris. Je suis content de venir de cette école même si elle a moins de moyens. Mais ça ne convenait pas à ces chansons-ci. Même si Saint-André n’est pas le projet d’un groupe mais le mien, en tant qu’auteur-compositeur et interprète, c’est important pour moi d’avoir les mêmes musiciens sur scène qu’en studio. Pour Jérôme (ex-Jeronimo), c’est un moyen de faire la fête sans avoir la pression. En plus, on est très potes. »

Saint-André assume donc totalement son côté chanson française. En France, il passera d’ailleurs en première partie des tournées de Florent Pagny et ZAZ : « Calogero, aussi bien que Zazie, sont des références pour moi. Alain Souchon, n’en parlons pas. Tu te sens plus intelligent après l’avoir écouté. Ce qui me plaît, c’est le format de trois minutes. C’est de garder cette douceur, cette gentillesse et cette candeur dans la chanson. Je pense aussi à Julien Clerc, Michel Berger, Michel Delpech… Une chanson est un air sympa à chanter. Avec les mots les plus honnêtes possibles, et des nuances. C’est très pop. Comme les Beatles ou Robbie Williams l’ont fait. Je n’ai aucun problème à dire que je cherche à faire des chansons que je veux écouter et oui, j’aime les singles. Une bonne chanson n’a pas besoin de mode d’emploi. “Bleu de toi” a nécessité six mois de travail. Pour arriver à quelque chose de complètement fluide. Je ne fais jamais de chanson de remplissage. Je cherche toujours à faire une meilleure chanson que la précédente. La nécessité, pour moi, est d’épurer au maximum une chanson. »

Jean-Charles a choisi lui-même le producteur Jean-Louis Piérot, connu pour son travail avec Etienne Daho, Renan Luce ou Christophe Miossec : « Je le trouvais extrêmement talentueux. Il m’a été très précieux pour le coaching vocal. Il a gommé toutes les aspérités du premier album. Il m’a fait comprendre que less is more, le moins est le mieux. Il m’a demandé de chanter avec beaucoup d’émotion et puis de façon neutre une même chanson. On a chaque fois gardé la deuxième version. Un peu comme Robert Duvall ou Marlon Brando qui en faisaient très peu. »

THIERRY COLJON


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