Les Charlatans ne trompent plus personne

charlatans.jpgLes vétérans baggy-brit pop The Charlatans foulaient hier les planches de l’Orangerie du Botanique à Bruxelles. Retour sur un concert en mode «que sont nos amours devenues?»The Charlatans… Débarqué à Manchester en pleine scène baggy, le quintette emmené par Tim Burgess a instantanément touché l’or avec son deuxième single, l’irrésistible ‘The Only One I Know’, tube obligé de l’été 1990. Un coup de maître que la presse anglaise ne leur pardonnera pas, les taxant de sous-Stone Roses arrivés trop tard pour être vraiment honnêtes. En clair, les Charlatans portaient bien leur patronyme. Ils planteront d’ailleurs leur deuxième album avant de retrouver un filon avec les années brit pop. Mais depuis dix ans, le groupe est à la recherche de sa gloire passée. Le dernier album en date, «Who We Touch» ne déroge pas à la règle. D’où la question: qu’est-ce qui nous pousse à rejoindre l’Orangerie du Botanique par une soirée pluvieuse d’octobre 2010? Pour nous, comme pour la majorité du public présent, la réponse est simple: la nostalgie, camarade!

Mais la nostalgie, si elle a le pouvoir de nous replonger dans les verts pâturages de notre innocence peut aussi faire l’effet d’un pavé qui s’écrase sur notre crâne. Preuve dès l’arrivée sur scène du quintette: à l’époque sosie de Ian Brown, Tim Burgess ressemble aujourd’hui à… Mireille Mathieu. Sans déconner! Le groupe, transparent, envoie dans la première demi-heure une sauce pop sans goût comme on passe une journée derrière un guichet de banque. En attendant que ça passe. Plus gênant encore, on sent que Tim Burgess n’y est pas, n’y croit pas. Il semble mal à l’aise dans ses fringues d’ado, sautille un peu et fait mine d’aller chercher le public mais sans trop se mouiller. Et même quand la section rythmique retrouve un groove sautillant avec les anciens ‘One To Another’ ou ‘Tellin’ Stories’, le chanteur est incapable de faire monter la sauce. Sa voix est fatiguée, molle et plate comme une bière qui a traîné trop longtemps sur le comptoir. Et donc, la question revient, inévitable: qu’est-ce qu’on fout ici?

Ça y est, on se souvient! Cette intro au charleston, cette basse ronde et sautillante et ce riff d’orgue hammond… Miracle! Vingt ans après sa sortie, ‘The Only One I Know’ fait toujours merveille! Et c’est Byzance! Sur leur lancée, les Charlatans enchaînent sur leurs derniers tubes anglais encore en stock (‘North Country Boy’, ‘Oh Vanity!’) qui réchauffent l’ambiance et décoincent un peu le chanteur qui parvient enfin à transmettre de sa présence au public. Mais tout ça nous fera surtout réaliser que les années 90 sont déjà loin. Et qu’il serait peut-être sain, pour tous, de passer à autre chose.

Didier Zacharie


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5 Comments

  1. Arsène

    27 octobre 2010 à 13 h 38 min

    Oui bon, M. Zacharie, vous n’avez pas aimé la première demi-heure et votre lectorat en prend bonne note: peut-être auriez-vous dû être dans la salle.
    Vous auriez constaté que non seulement la voix de Burgess était juste et inspirée, et que le public était conquis.
    Un public qui, ô miracle, n’a pas dû se farcir un énième groupe “communauté française” chantant dans un anglais pitoyable ou se la pétant anglophile.
    Vous vous arrêtez à la coiffure du chanteur? Eh bien en tout cas vous ne vous gênez pas pour montrer votre insignifiance comme critique musical.
    C’est plutôt Radiohead et Arcade Fire qui doivent être votre truc… ça et les Tellers/Ghinzu/Girls In Aywaille.

  2. weirdo

    27 octobre 2010 à 14 h 46 min

    Mr Zacharie,

    Si vous étiez là juste pour entendre “the only one i know” effectivement qu’est ce que vous foutiez là je me le demande ? Ne me dites pas que c’est votre métier ???

    Personnellement j’ai adoré ce concert, mais pas du tout par son côté nostalgique. Je rappelle que les charlatans ont sorti 11 albums , qui sont tous d’ailleurs excellents et variés. Bcp de groupes tueraient père et mère pour composer des mélodies de cette qualité et avoir une telle longévité sans perte d’intégrité.

    Le concert a d’ailleurs bien représenté toutes les époques et ne s’est pas contenté juste des débuts, ce qui en aurait fait effectivement un concert de nostalgiques.

    J’ai trouvé Tim Burgess plutôt en forme et franchement motivé. Je trouve qu’il avait l’air plutôt content d’être là : voir le sourire constant sur son visage !

    Certainement un de mes concert de l’année!

  3. jiyef

    27 octobre 2010 à 18 h 04 min

    Je trouve que, hormis les 4 derniers morceaux, c’était mou. Le concert au VK lors de la tournee precedente avait beaucoup plus de peche (et meme une reprise de Pink Floyd en bonus).
    Est-ce parce que j’attendais trop d’eux ? En tous cas mes voisins (dont un “gamin” ne en 1984) partageaient mon avis

  4. Chasseur Immobilier Nice

    27 octobre 2010 à 20 h 33 min

    Une reprise de Pink Floyd ? Laquelle?

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