Boutik Rock, vendredi : KO, Casio & co

Du poisson dans les chaumières, Isola et Waldorf sous les verrières, pour ouvrir ce troisième soir de shopping musical au Botanique. Pas de grosse surprise, mais quelques bons moments quand même…

Avec les Flamands de Waldorf, on entre plus ou moins dans l’univers de Queens Of The Stone Age et autres formations au rock un peu poisseux, où les guitares poussent parfois des hurlements possédés. A sa manière, Wolfgang Vanwymeersch, le chanteur de ce quintette gantois, a lui aussi une voix habitée, pas mal sur ce titre de clôture, un downtempo qui finit dans en crescendo électrique et torturé.

C’est à la Rotonde qu’on assiste à l’apparition rigolote de cette troisième soirée, encore que ça ne devait pas exactement être le but. Mukface y débarque comme dans un stade plein de fans, aligne les attitudes très premier degré, maîtrise les postures et le look de rigueur (short et lunettes solaires), tout ça face à un nombre inhabituel de photographes et de caméras… et s’étonne néanmoins que le public n’explose pas dès le premier morceau de ce rock un peu métal/un peu hardcore/un peu grunge… Essayez avec moins de chichis !

Point de chichis par contre de la part d’Alpha 2.1 (photo). Le trio électropop, finaliste au Concours-Circuit et déjà passé en ces lieux, tire de son premier album, Infinity, ses compos les plus catchy, funky et dansantes. Curieux : c’est à l’exact opposé de sa pochette… euh, frigorifique.

A la Boutik, le passage des musiciens sur scène est réglé comme… du papier à musique, et c’est la ponctualité qui est de rigueur. Il est pile 22h40 quand Playboys’ Bend s’installe à la Rotonde. Ce duo masculin/féminin, c’est comme du Soldout en mode kawaï, du Telex shooté au Space Invaders, Liaisons Dangereuses chez Mario : textes basiques en basique franglais, projections, panoplie de jouets pour faire du bruit sur les grosses basses dansantes. C’est kitsch. Et amusant ? Pendant un petit moment. Xavier et Caroline seront de retour le 15 mai au Cirque.

On les imagine quand ils étaient gamins, Wim Slabbinck et Lieven Dermul : « Quand on sera grands, on fera Daft Punk. Ou 2 Many dj’s. Ou alors, Chemical Brothers… » En 2011, ils font finalement Waxdolls, ce qui ne doit pas être très éloignés de leurs rêves d’enfants, et tentent de retourner l’Orangerie comme s’il s’agissait du Dance Hall au Pukkelpop. Efficace ? Soyons sports : oui. Mais bien bourrin quand même. Aux antipodes des expériences instrumentales de Skiv Trio, où la batterie, la guitare et les effets s’accompagnent d’un sax et d’une clarinette. De l’abstraction pour entrer dans la nuit, c’est pas le plus cocoon qui soit, mais c’est ça aussi, la Boutik Rock.

Didier Stiers


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