Lucy Lucy, sans le piquant

Dans le cadre de la 5ème édition de cette collaboration unique en son genre, entre le Botanique et l’Ancienne Belgique, intitulée ABBota, les deux salles bruxelloises ont convié 10 groupes au total ce week-end. Entre Von Durden Project au Bota et les Bikinians à l’AB, le week-end a dû être mouvementé pour certains aficionados de la veste en cuir et du jeans serré.
Les Lucy Lucy figuraient au programme, en tête d’affiche de la soirée de vendredi. Les Brabançons qui ont sorti leur premier album (Someone Else) récemment (les titres sont disponibles ici), sont apparus légèrement tendus à l’entame de leur set. « On est monté sur scène un peu stressé parce que c’était la première fois qu’on jouait nos nouveaux morceaux, mais le public nous a vraiment très vite mis à l’aise… », expliquait Aurelio, le chanteur. Certes, si la prise en main fut quelque peu maladroite, les mélodies tranchantes et la rythmique efficace ont tôt fait de réveiller les ardeurs du public, l’album recélant de quelques potentiels tubes, dont certains tournent déjà en radio, « Amélie » en tête…
Si la patte de Fabrice Detry est toujours clairement identifiable, le leader d’Austin Lace, qui a guidé le groupe pour la réalisation de leur EP (The morning can wait) a laissé sa place sur l’album à Jeremy Ferguson, un producteur américain qui a enregistré de nombreux groupes dont les Lucy Lucy ! raffolent, « tels que Turbo Fruits ou Be your own pet. Il (Ndlr : Ferguson) est parvenu à nous faire sonner un peu plus « brut », en nous aidant à assumer notre côté plus rock, tout en respectant notre côté folk » justifiait Aurelio.
Certes, si on sent que les cinq kets ont fait du chemin, et qu’ils sont capables de tenir la baraque, il n’en demeure pas moins que leur prestation manque parfois de piquant, d’un petit grain de folie… dont leurs ainés étaient atteints. On pense à certaines embardées frénétiques des Girls in Hawaii ou aux interprétations totalement débridées d’un Sharko, qui traduisaient des univers musicaux totalement assumés et revendiqués sans concession.
Mais les Lucy flirtent entre des influences diverses dont ils distillent sur scène les différentes essences avec un certain brio, passant d’une ambiance au parfum intimiste, comme sur « Winter’s game », à l’atmosphère garage, et quelque peu dirt d’un « Pedestrian ».Comme Aurelio aime à le rappeler, leur album « contient des ambiances différentes, on passe d’un morceau pop à du rock pour trébucher sur une chanson folk ».
A n’en pas douter le talent est là, et si les influences semblent être bien digérées il reste à trouver au groupe à définir leur identité propre, leur « ADN musical » qui leur permettrait de se distinguer plus aisément sur une scène belge qui bourgeonnent toujours autant, comme ce week-end rock’n roll a permis de le rappeler…
Pierre Vangrootloon (St.)

http://www.myspace.com/wearelucylucy
http://www.wearelucylucy.eu


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1 commentaire

  1. 008

    28 février 2011 à 13 h 57 min

    ils sont gentils, c’est de la musique gentille. rien à dire de plus dommage. Je vais me recoucher, excellent soporifique.

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