Les Gallois de The Joy Formidable présentaient hier leur premier album à la Rotonde du Botanique. Un concert qui nous fera surtout dire que ce n’est pas parce qu’un groupe est estampillé made in UK qu’il vaut forcément le déplacement.
La presse spécialisée anglaise revit les grandes heures de la britpop. A chaque mois son nouveau meilleur groupe du monde! Après Anna Calvi, The Vaccines ou encore Yuck, place cette fois-ci à The Joy Formidable, trio originaire du Pays de Galles et dont le premier album («The Big Roar») est sorti fin janvier. Au menu, de la pop noisy, un titre (Austere) qui avait fait mouche il y a deux ans dans la série british pour ados Skins et de l’énergie à revendre.
Dès l’entame du concert, on sent que le groupe veut en découdre et se trouver une place au chaud, direction la gloire. Sons préenregistrés en guise d’intro, début en douceur et explosions bruitistes à tout va durant les quelques huit minutes que dure The Everchanging Spectrum of a Lie. Le problème, c’est que durant ces huit minutes qui se veulent épiques, aucune mélodie, aucune tension, aucun fil rouge ne soutient l’ensemble qui part dans tous les sens pour n’arriver au final nulle part. Et ce premier sentiment se vérifiera tout le long du concert.
The Joy Formidable jouent à la Rotonde, mais ils ont déjà les yeux rivés sur les stades américains. On a affaire ici à une pop noise qui carbure aux stéroïdes, soit de la distorsion jusqu’à l’overdose à tel point que c’est à se demander ce qu’ils feraient sans. Des sons préenregistrés sortent des baffles entre les morceaux (et on soupçonne pendant, histoire de grossir encore le son). Ritzy Bryan, la chanteuse-guitariste péroxydée roule des yeux et s’excite maladroitement sur sa guitare. Le set est huilé, rodé, ça oui. Mais de mélodies, de subtilité, de tension, de feeling, de surprises, de vision, de chansons,… il n’y a point.
En clair, on est ici face à un groupe de variété bas du front qui se cache derrière un amas de distorsion. Et on aura vite fait de ranger The Joy Formidable parmi tous ces meilleurs groupes du monde de la semaine que les British ont essayé de nous vendre depuis beaucoup trop longtemps. Tous ces Menswear, Marion, Mansun, Echobelly, Embrace, Catatonia… aussitôt naïvement achetés, aussitôt oubliés dans ce cimetière de la pop made in UK. Remarquez, ils se peut aussi que The Joy Formidable viennent à cartonner (d’autres y sont tristement parvenus et leur label (Atlantic/Warner) a les moyens). Mais ce sera sans nous.
Didier Zacharie
Rikai Zaza
10 mars 2011 à 17 h 23 min
Vous remplacez les mots “The Joy Formidable” par “Ghinzu” et vous obtenez l’avis de très nombreuses personnes qui n’ont aucun intérêt à porter aux nues un groupe insipide et surfait.
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