Entouré de six musiciens et deux choristes, Abd Al Malik a fait parler sa musique, mardi, dans une ABBox presque pleine.
Héraut du genre slam en français, avec son homologue grand Corps Malade, Abd Al Malik a ressenti l’envie, sur son quatrième album, Château Rouge, de s’ouvrir à d’autres formes musicales, avec, notamment des collaborations avec Papa Wemba, Primary 1, Mattéo Falkone ou Cocknbullkid. Sur scène, cela se traduit par un groupe imposant de six musiciens, dont son fidèle frère Bilal, et deux choristes mâles qui ont fait leur possible pour faire oublier la voix de Wallen.
On a surtout retrouvé, sur la scène de l’AB, la générosité et la présence incroyable d’un Malik très expressif, entier et tribun. Si son premier album, Le face à face des cœurs, est depuis longtemps oublié à son répertoire, on regrette néanmoins un peu que Dante soit occulté au profit des chansons les plus récentes. Ce qui fait que les moments les plus forts du concert restent, issus du prodigieux Gibraltar, ces « 12 septembre 2001 », « Les autres », « Rentrer chez moi », « Gibraltar » en rappel, et surtout « Soldat de plomb » dans une version longue réellement prenante. Surtout quand il y insère un « Vive la Belgique arc-en-ciel, unie et débarrassée de ses peurs ».
Les incursions de Malik dans les mélodies et rythmes world sont réussies. Elles font danser le public. Mais il n’y a rien à faire : rien ne remplace la force des mots, leur puissance et leur violence, quand ils sont dépouillés, ornés de leur seule poésie. Un petit détail encore : chanter (même brièvement) en anglais avec un accent français, au nord du Quiévrain, ça ne passe vraiment pas !
THIERRY COLJON
Abd Al Malik sera la tête d’affiche, avec Yael Naim, du festival Un Soir autour du Monde, les 30 avril et 1er mai. Infos : www.unsoirautourdumonde.be
francaispascontent
16 mars 2011 à 10 h 36 min
au nord “de” Quiévrain, c’est une commune, pas un cours d’eau 😉
A.
16 mars 2011 à 12 h 13 min
Il passe toujours aussi bien en photos aussi.
C’est vrai que quand il chante en anglais, ca fait vraiment mal aux oreilles. Je comprend pas vraiment pourquoi il en a fait certaines en anglais… Alors qu’il sait si bien écrire et déclamer en français…
Sinon, l’album reste très bon, il a prit des risques !
Ali de Bruxelles
16 mars 2011 à 16 h 12 min
Je ne suis pas du tout d’accord avec la lecture de ce concert qu’en fait Monsieur Coljon.
Si la prestation de Malik fut effectivement très probante, l’orchestration et la mise en place des musiciens furent catastrophiques. Les arrangements maigres et les impros improbables qualitativement.
Seuls les morceaux les plus connus étaient à la mesure de la réputation du slameur. Le reste fut mauvais point à la ligne.