La joyeuse troupe The Go! Team était hier à l’Orangerie du Botanique afin d’y présenter son troisième album «Rolling Blackouts». Pop, rock, funk, soul, hip hop, étaient au programme… et bien d’autres choses encore.
The Go! Team, c’est l’histoire d’un gars qui enregistre un des disques les plus originaux et créatifs des années 2000 seul dans le garage parental. The Supremes vs. Public Ennemy vs. The Clash vs. James Brown vs. Sonic Youth vs. Bollywood vs. Funkadelic… C’était l’idée de départ et Ian Parton l’a incroyablement mis en oeuvre à coups de samples sur ce qui deviendra «Thunder, Lightning, Strike». La deuxième étape, c’était de monter un groupe afin de jouer cette musique en live. Ce sera l’affaire d’un sextet multi-instrumentiste, multi-ethnique, multi-genre, multi-tout qui retournera les plaines et les salles de la planète pour le plaisir de tous.
Six ans et deux albums plus tard, tout est en place pour que The Go! Team retourne l’Orangerie du Botanique. Et dès le départ, ça ne manque pas! Après un set bien serré des Bruxellois de OK Cowboy!, les six de Brighton déboulent sur scène en courant, empoignent leurs instruments et balancent un funk-rock-hip hopisant bien lourd et bien groovy. T.O.R.N.A.D.O. qui débute aussi leur dernier album, est tel que son titre l’indique.
Rien qu’à les voir, on a envie d’aimer The Go! Team. C’est un joli bordel – «but not in a hippie way… in a rock way»! Un batteur, une batteuse, deux gratteux au look post-grunge, une bassiste-guitariste asiatique et au centre, la merveilleuse Ninja qu’on ne se lasserait pas de regarder chanter pendant des heures et des heures. Ninja, bête de scène, bombe sexuelle, grande dame. C’est vivant, Ninja discute beaucoup avec le public pendant que tout ce beau petit monde sur scène s’échange les instruments, toujours en courant. Une vraie chaise musicale… «Tu prends la basse, je vais derrière la batterie pendant qu’elle prend la guitare sèche et lui prend l’électrique… Toi? Amuses-toi avec le tambourin… ensuite on fait le contraire…» Mais tout joyeux bordel, aussi jouissif et vivifiant soit-il, finit par atteindre certaines limites…
Plusieurs éléments empêcheront The Go! Team de faire un concert énorme. D’abord un son de guitare (et de voix) par trop crasseux (bien qu’on suppose que ce soit volontaire, les gars ayant clairement appris à jouer sur les disques de Sonic Youth); ensuite, la fine équipe a fait l’erreur de lâcher deux de ses plus belles cartouches beaucoup trop tôt (T.O.R.N.A.D.O. d’entrée, et le tube Ladyflash après seulement 20 minutes); surtout, le groupe s’éparpille trop… On passe du coq à du funk-rock bien lourd, à de la pop asiatique, à l’âne, puis à de la soul tendance blaxploitation… C’est pas toujours évident! The Go! Team y gagnerait à remettre un peu d’ordre dans ce foutoir devenu un peu trop démocratique pour être réellement efficace.
Mais ne boudons pas non plus notre plaisir, car le jour où Ian Parton aura resserré les rangs et qu’il aura les moyens de se payer un orchestre de cuivres pour l’accompagner sur la route, ce sera, ce ne pourra être que grandiose! Tristement, ce n’est pas sûr qu’on arrive jusque là. Ian Parton a en effet annoncé il y a un mois que cette tournée pourrait être la dernière… On espère qu’il n’en sera rien.
Didier Zacharie
http://www.thegoteam.co.uk/
The Go! Team, Ladyflash, 2004
The Go! Team, The Power is On, Live @ Jool’s Holland, 2007
The Go! Team, T.O.R.N.A.D.O., 2011
red
24 mars 2011 à 14 h 38 min
Tout a fait mon avis à propos du concert.
mmarsupilami
24 mars 2011 à 23 h 51 min
J’ai posté mon avis et mes photos (et la chronique de l’album et des sept clips vidéos qui en ont déjà été tirés!!!) sur mon blog.
Je suis également relativement d’accord avec le rapport ici fait! J’ajoute simplement que, honnêtement, quand on voit le lot considérable de concerts insipides, fatigués et fatigants voire bâclés par des gens probablement bien plus bourrés de talent, je suis très indulgent avec ceux qui donnent tout. C’est l’impression qu’ils laissent…
Reste pour moi à comprendre cette phrase obscure : The Go! Team y gagnerait à remettre un peu d’ordre dans ce foutoir devenu un peu trop démocratique pour être réellement efficace.
Didier Zacharie
25 mars 2011 à 10 h 59 min
@mmarsupilami: à propos de la phrase obscure, donc, c’est l’idée développée plus haut que le groupe s’éparpille trop, que chacun y va de son morceau perso (la bassiste, la batteuse,…) et que du coup, on se perd entre trop de styles par trop différents… Rien de tel qu’un bon dictateur pour recentrer le propos… On parle musique, hein, ça reste figuratif, c’est pas un plaidoyer en faveur de Kadhafi! 😉
Kara
25 mars 2011 à 11 h 04 min
Le 23, il y avait surtout deux des membres du Big 4 du thrash américain à Forest National: Slayer et Megadeth mais comme d’habitude Le Soir juge que ce n’est pas digne de lui.
Mmarsupilami
25 mars 2011 à 12 h 31 min
Oui, c’est ça qu’il nous faudrait, une bonne petite guerre! Ne jonglez pas avec le feu!
😀