Baloji traverse l’Atlantique

Une tournée aux Etats-Unis en juillet, le Brésil en novembre, sans oublier l’Europe et l’Afrique, Baloji est plutôt bien occupé. Son album «Kinshasa Succursale» plaît aux quatre coins du globe, il avait pourtant été refusé par EMI à l’heure de sa sortie. Nous avons glané quelques mots de l’intéressé par téléphone alors qu’il était en partance pour le Maroc où deux scènes l’attendent ce week-end.

Une dizaine de dates en Amérique du nord (New York, Montréal, Chicago,…), une douzaine de dates au Brésil en novembre, l’Europe (Belgique, Espagne, Portugal, Angleterre, Suède) entre les deux et l’Afrique de l’ouest qui devrait s’ajouter d’ici peu, Baloji s’exporte alors qu’il chante en français et qu’il a été lâché par sa maison de disques. D’où la question, comment l’album a-t-il voyagé? «On a fait le travail nous-même, à l’énergie, en travaillant notre réseau… On a beaucoup travaillé sur internet, via Facebook, twitter, on a posté des clips que pas mal de gens ont partagé par la suite -quelque chose comme 1500 personnes. Et puis on a eu des coups de pouce de gens comme Gilles Peterson de la BBC, le New York Times et le Guardian ont parlé de moi, le magazine français Mondomix m’a mis en couverture… A partir de là, on maintient le contact en donnant régulièrement des news et ça tourne…».

Résultat: la musique de Baloji arrive dans les oreilles de gens comme Seu Jorge au Brésil, Keziah Jones avec qui Baloji vient de travailler sur un remix, The Roots qui ont invité notre homme à jouer Karibu Ya Bintou avec eux sur scène à New York ou encore Nick Cave: «J’ai eu un appel de Nick Cave qui m’a félicité pour l’album…J’ai d’abord cru à une blague!».

Tout ça (et l’aide de l’Alliance Française) a permis à Baloji de faire deux premières dates à New York en janvier. Ces concerts ont retenu l’attention de plusieurs agents, dont la société MundoMondo (qui représente Seun Kuti, Tony Allen,…) qui a mis en place cette tournée américaine.

Comment Baloji, Belgo-congolais chantant en français et en swahili est-il perçu par le monde et surtout par les Anglo-Saxons, pourtant pas réputés pour s’ouvrir aux oeuvres non-anglophones? «Je crois que c’est cette mixité qui les intéresse. Je crois qu’ils me considèrent entre les deux, comme une relecture d’un truc africain avec une approche européenne. On me pose énormément de questions sur les paroles, les gens sentent qu’il y a une thématique importante. Aux Etats-Unis, c’est surtout la communauté afro-américaine qui est intéressée et qui fait passer le mot. Le dernier truc de rap français qui est arrivé jusqu’à eux, c’est MC Solaar, donc pour eux, je suis un peu la suite de MC Solaar…»

La suite, c’est l’enregistrement du prochain album dont une partie se fera à Kinshasa en août et la signature avec un nouveau label: «C’est une petite structure internationale. Ils veulent sortir l’album dans plusieurs territoires. Mais je peux pas trop en dire, c’est pas encore signé».

Finalement, avec le recul, on se dit que ce n’était peut-être pas une si mauvaise chose que le refus de «Kinshasa Succursale» par EMI. Confirmation de l’intéressé: «C’était une très bonne chose!»

Didier Zacharie

Baloji, Karibu Ya Bintou, 2010
Baloji, Tout ça ne vous rendra pas le Congo, 2007


http://www.baloji.com/blog/

Journaliste lesoir.be

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1 commentaire

  1. Olivier Biron

    22 avril 2011 à 11 h 51 min

    BALOJI EN CONCERT AU FESTIVAL UN SOIR AUTOUR DU MONDE : 30 avril / 1er mai – Abbaye de Villers-la-Ville – http://www.unsoirautourdumonde.be

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