Miossec version crooner

Une création – peut-être sans lendemain – voilà ce que les festivals adorent. C’est en tout cas un très beau cadeau qu’ont offert au Printemps de Bourges, jeudi, le pianiste de jazz français Baptiste Trotignon et le chanteur Christophe Miossec.

Ce dernier, croisé juste avant le concert, nous avoue que tout a été un peu improvisé. L’idée, au départ, était celle d’écrire quelques chansons ensemble et puis le goût du risque du Brestois a pris le dessus et le voilà sur scène, pour un seul concert.

Un concert que le pianiste ouvre seul, avec des reprises originales de grandes chansons françaises, de «Ne me quitte pas» à «La javanaise», en passant par Michel Legrand ou Nougaro. Arrive ensuite Miossec qui s’attaque d’emblée à deux standards: «The thrill is gone» (immortalisé par Chet Baker) et «Blue moon», de grandes mélodies sur lesquelles Christophe a écrit deux textes en français.

On passe ensuite aux trois chansons inédites écrites ensemble. Des histoires d’amour, forcément. Du Miossec tendre mais pas mou, un Christophe qui peut se montrer crooner quand il veut mais pas finissant, dopé qu’il est par le jeu vif et nerveux de Baptiste qui dessine avec beaucoup d’imagination la mélodie.
Et le plaisir est encore décuplé quand ils reprennent tous les deux, dans un dépouillement extrême, les «Tonnerre de Brest» et «Rose» de Christophe, entre un Nino Ferrer («Chanson pour Nathalie») et «Y a d’la joie» de Trenet, en beaucoup plus grave.

L’entente et la connivence entre les deux artistes sont telles, l’émotion est à ce point passée, qu’on se met à rêver d’une prolongation du projet sur disque et sur scène. On va leur en toucher un mot.

BOURGES, DE NOTRE ENVOYE SPECIAL
THIERRY COLJON


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