Il y a une semaine, Radiohead annonçait par mail que l’édition deluxe de «The King Of Limbs» venait d’être envoyée aux fans qui s’étaient empressés de la commander contre 36€. L’objet est aujourd’hui entre nos mains et… Tout ça pour ça?
La chose se présente ainsi, dans un sachet plastique aux couleurs de l’album. Il est directement noté au verso que ce plastique est «oxo-biodégradable». A l’intérieur, une pochette renferme deux vinyles transparents (deux titres par face, pour un disque de 38 minutes… un simple aurait été apprécié par le péquin forcé de se relever toutes les cinq minutes pour retourner la plaque… ahum!), un CD dans une pochette cartonnée austère, une série de buvards à détacher qui ressemblent à des cartons de LSD mais qui n’en sont pas et un journal grand format (1m² quand il est déplié), sorte de version longue de «The Universal Sigh» avec beaucoup d’images mais sans les paroles des chansons.
Selon Stanley Donwood, concepteur du package, l’idée de départ était de s’éloigner de la version deluxe de «In Rainbows»: «In Rainbows était un grand, gros et solide truc en carton, si vous en aviez la détermination vous auriez pu tuer quelqu’un avec, c’était un truc très lourd et comme une déclaration définitive». Par contraste, «The King Of Limbs», newspaper edition, est laid, flasque et se présente comme un truc jetable.
Dans le journal se trouve, entre deux grands dessins et quelques écrits de non-sens, «une note sur le packaging». Pour résumer, le papier utilisé est recyclable (à 30%), le plastique est biodégradable, bref, la charte du parfait écolo a été suivie autant que possible, mais tout cela «ne supportera pas le test du temps; ce n’est définitivement pas de la qualité d’archivage».
Le concept derrière l’objet est intéressant, et dans la lignée de l’album qui tient son titre, rappelons-le, d’un arbre millénaire: la nature est primordiale, mais tellement fragile. Reste qu’en regardant tous ces papiers éparpillés autour de nous, on se dit qu’il y avait peut-être moyen de faire passer son message de façon plus simple et efficace… et cohérente. D’autant que le paquet, mis dans sa discothèque, ressemble vraiment à un sachet plastique qui fait tache. D’où cette ultime question: quitte à faire une version de luxe d’un disque, pourquoi ne pas faire quelque chose d’un peu… luxueux? Ou du moins qui tienne la rampe quelques années…? Voire qu’on ait juste plaisir à regarder?
Ça y est, on commence nous aussi, à l’instar de ce pauvre bougre, à sentir le besoin de s’exprimer en public…
Didier Zacharie
chris
10 mai 2011 à 13 h 34 min
D’accord avec l’article…difficile de ne pas se sentir floué à l’ouverture de cette version Deluxe bien cheap qui ressemble à un numéro spécial de Pif Gadget…
lludovic
10 mai 2011 à 15 h 44 min
Même si le format est cohérent avec les intentions du groupe, je dois admettre que c’est un peu juste…Bon, pour ma part j’ai surtout acheté le “pack” pour le vinyle…mais bon, c’est sûr que 36 Euro pour un disque, je ne ferais pas n’importe quel groupe…
(petite critique perso de l’album : http://lloungeacts.blogspot.com/2011/03/critique-0019-membre-part.html )
renaud
13 mai 2011 à 11 h 06 min
– Mais bon sang, qu’est-ce qui pue, dans le salon???
– C’est normal, chéri, c’est le Radiohead qui commence à se décomposer…!
red
2 juin 2011 à 14 h 51 min
Je suis assez d’accord.C’est joli, mais bon… J’a passé 2 heures à essayer des trucs avec le papier buvard… pour rien. C’est juste du papier pbuvard 🙂