Agnes Obel souffle un vent de beauté sur les Nuits

La Danoise Agnes Obel revenait à Bruxelles aux Nuits Botanique pour y jouer son album «Philharmonics», succès surprise de l’année. Une prestation intimiste pleine de douceur et de grâce.

On avait découvert «Philharmonics» l’hiver dernier, alors que la neige paralysait le pays. On s’est alors réfugié au chaud, dans cette voix douce et ces mélodies au piano qui doivent autant à Debussy qu’à PJ Harvey. Un disque d’hiver, intime et précieux. Ce disque, le premier d’ Agnes Obel, a depuis fait du chemin. Numéro un au Danemark et en Belgique, double disque d’or en France, succès partout en Europe. Une surprise quand on sait que la demoiselle l’a enregistré seule dans son grenier.

L’Orangerie était donc logiquement comble pour accueillir la jolie Danoise pour la troisième fois à Bruxelles, après son passage à la Rotonde en automne, et à l’AB le mois dernier. Pourtant, c’est le silence, un silence de respect et de recueillement presque religieux qui prévaudra durant tout le concert. En duo, piano-violoncelle, les deux jeunes femmes auront soufflé un vent de douceur et de beauté sur le visage des spectateurs. Un vent chaud. Car contrairement au regard froid et hypnotique qui orne le visage de la belle sur la pochette du disque, Agnes Obel, sur scène, dégage une personnalité timide et chaleureuse qui approfondit encore le caractère intimiste de la soirée.

Toutes les chansons de “Philharmonics” seront jouées, de son ouverture Falling, Catching à On Powdered Ground en passant par les perles que sont Riverside et Just So. En rappel, deux nouveaux titres, dont un pas encore terminé intitulé pour l’instant… New Melody. Les deux femmes reviendront ensuite saluer le public en s’excusant qu’elles n’ont plus rien à jouer. Qu’elles se rassurent, personne ne leur en tiendra rigueur.

Alors bien sûr, on dira tout de même qu’un concert aussi intimiste aurait bénéficié de places assises. C’est vrai. Mais on ne va pas chipoter, la beauté est tellement rare dans ce monde.

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Didier Zacharie

Agnes Obel, Riverside
Agnes Obel, Just So

http://www.agnesobel.com

Journaliste lesoir.be

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2 Comments

  1. Bruno

    18 mai 2011 à 15 h 36 min

    Je l’ai vue à l’AB, les places étaient assises et c’est vrai que c’était plus agréable. Je suis bien content d’avoir pu l’écouter dans de bonnes conditions car ça en vaut vraiment la peine, un vrai moment de bonheur, tout simplement.

  2. Mr Lee

    19 mai 2011 à 8 h 36 min

    La musique (muzak ?) et les gentilles (niaises ?) mélodies de la dame nordique encensée ci-dessus et un peu partout me font penser au “bonheur rangé dans un tiroir” évoqué par Gabin dans “Un singe en hiver”. Rien qui dépasse, c’est propre et poli, ça rassure. Et quitte à lancer des comparaisons fumeuses, son disque (cageot ?) ne vaut guère mieux que celui de la dernière actrice française qui chante dont on a beaucoup parlé ces derniers temps.
    Ce genre de disques me fait penser à Télétourisme. Sur ce je m’en retourne écouter Kurt Vile, un peu d’aventure que diable !

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