Sur Facebook existe un groupe intitulé « Punir un enfant en lui faisant écouter le dernier album d’Animal Collective »… Vous connaissez ? Vu comme ça, c’est rigolo, mais soyons honnêtes : tout n’est pas toujours à jeter quand il s’agit de la bande à Noah « Panda Bear » Lennox. C’est aussi ce qu’on s’est dit hier soir au Cirque Royal.
Comme à leur habitude, sous un éclairage parcimonieux et dos à des projections façon lampe à lave, les New-Yorkais pratiquent ultra peu la communication verbale avec le public. Dommage, parce que parfois, c’est le genre de truc qui aide à identifier un peu mieux les morceaux ressemblant à des compositions neuves… Un mot par-ci, un mot par-là, ce n’est pas dérangeant, surtout qu’il pourrait aussi servir à meubler les blancs survenant quand il faut régler l’un ou l’autre accessoire d’une prestation qui, du coup, n’arrivera jamais vraiment à son climax. Doublement dommage car ces jeunes gens-là savent pourtant toujours comment imbriquer leurs compositions les unes dans les autres et mettre le public en transe.
Bien sur, on reconnaît « Summertime clothes », encore accroché à son socle électrorock. Et puis « Brother sport », immanquable, même si c’est le genre de titre qu’on aimerait entendre plus longuement. Avec un poil moins de cris, aussi. Mais il se trouve que la prestation d’Animal Collective, en tout cas dans le cadre de ces Nuits 2011, a gagné en psychédélisme pop. Et en voix, surtout. Parfois, pour Avey Tare, c’est façon chanteur d’opéra énervé. Parfois, c’est en adepte de la dissonance. Et parfois, c’est même un peu au détriment des camarades occupés à travailler leurs sons, à la batterie, aux consoles (Geologist, toujours avec sa lampe frontale) ou aux cordes. A quand la revanche ?
Didier Stiers