Voilà un peu plus de dix ans maintenant que le groupe Herman Dune trimballe ses comptines folk de scène en scène, et de lecteur de cd en lecteur de cd. Réguliers comme le printemps, Néman et David-Ivar alias « Yaya » (le barbu) nous reviennent avec un nouvel album. Strange moosic, c’est son titre, sort ce 30 mai… Sauf que cette fois, il a été précédé par le buzz créé par le clip de « Tell me something I don’t know ». Vous savez, le clip avec le petit yéti bleu ? Et Jon Hamm, le Don Draper de la série Mad men ?
C’est quoi, la petite histoire de « Strange moosic » ?
David-Ivar : J’ai l’impression que pour faire cet album, nous avons eu besoin d’attendre, de ressentir un appel. L’envie, le truc qui nous pousse avec les premières chansons. Selon mon idée, la « strange moosic », c’est un peu comme une musique intérieure, une musique étrange à la manière du chant des sirènes. C’est aussi personnel à chacun. Dans la chanson « Ah hears strange moosic », différents personnages entendent leur propre musique, leur propre chant des sirènes qui les pousse à faire ceci ou cela. Ce n’est pas forcément la même musique pour tous. Mais la chanson se termine quand une personne en trouve une autre qui entend la même musique. Pour moi, c’est ça : ce qui nous a poussés, Néman et moi en tant que Herman Dune, à continuer à jouer ensemble, à nous arrêter et à revenir faire un album. Parce que nous avons eu cet appel. L’appel de la musique.
Il y a comme de la naïveté, ou de la candeur plutôt, dans « Tell me something I don’t know », cet extrait qu’on a déjà pas mal entendu. Vous le revendiquez ?
D.-I.: J’adore! C’est une forme de vision, d’appréhension du monde que j’aime beaucoup. Qu’elle passe par la contemplation ou la candeur, elle s’exprime dans le clip, dans le texte et dans beaucoup de mes dessins. J’ai toujours cette vision d’un personnage qui arrive à regarder les choses comme elles sont et pas par le contexte, pas par l’étiquette qu’il y a dessus ou par le nom qui convient. Je pense à un film des années 50 que j’aime beaucoup : Le petit fugitif… C’est entre le film et le documentaire, et il raconte la découverte de la plage de Coney Island par un enfant. Le scénario, c’est juste ça : un enfant de six ou sept ans qui découvre cette plage. Je trouve que cette vision candide est pleine de force. Elle m’amène en tout cas plein de mots, plein d’envies de chansons !
Pourquoi Jon Hamm, dans ce fameux clip ?
D.-I. : Je cherchais une bonne tête et un bon acteur, pour ce personnage. Un peu à la Cary Grant ou à la Charlton Heston : la figure paternelle américaine, le pantalon très haut, la veste serrée, qui pourrait être sévère mais toujours avec une petite touche d’humour. Et puis, je suis tombé sur la série Mad Men… Jon Hamm correspond exactement à ça. En plus, comme c’est un homme assez beau, j’imagine qu’un petit enfant aimerait avoir un père comme lui. C’était marrant, que mon petit yéti rencontre cette figure paternelle d’un autre temps qui va lui montrer le monde des humains. Pour nous, c’était juste parfait, et Jon Hamm a dit oui tout de suite.
Propos recueillis par
Didier Stiers
En concert le 8 juin à la Maison des Musiques, le 7 juillet aux Ardentes, et le 20 juillet à Gand au Boomtown.
Ce que nous évoquent les chansons de « Strange moosic », par Yaya et Cosmic Néman
01 – Tell me something I don’t know
02 – Ah hears stange moosic
03 – Be a doll and take my heart
04 – Where is the man
05 – Lay your head on my chest
06 – Monument park
07 – In the long long run
08 – Your love is gold
09 – The rock
10 – Just like summer
11 – My joy
12 – Magician