Au deuxième jour, on fait déjà moins le malin. Dans le centre de Barcelone, la jeunesse espagnole fait sa révolution contre la précarité. Et pourtant, elle a plus fière allure que nous. Les manifestations sur la Place Catalogne auront d’ailleurs quelques échos sur le site du festival sous forme de calicots et autres banderoles: «Nous sommes avec la Plaza Catalunya: Musica y Revolucion!»
Alors que le soleil n’est pas encore couché, on tombe sur Pere Ubu à la scène Ray-Ban (ici, les noms de scènes sont des pubs grand format). Dans sa salopette de fermier, David Thomas nous fait penser à un personnage du film «O’Brother», une sorte de vieil oncle qui aurait tout connu. Thomas nous présente chaque titre avec une histoire improbable contée les yeux fermés, dans un accent du vieux sud inimitable. Emphase, diction impeccable, conclusion définitive, tout y passe. Et Pere Ubu de se lancer alors dans «The Modern Dance», son manifeste post-punk sorti avant l’heure du punk. Et qui n’a pas pris une ride.
Petit tour par la scène Pitchfork où le terme «branleur» retrouve tout son sens avec les Ariel Pink’s Haunted Graffiti (déjà, ce nom!). Les gars ont écouté Jefferson Airplane et Captain Beefheart et si on ne comprend pas tout de suite où tout cela nous mène, on se laisse malgré tout séduire par ce je-m’en-foutisme musical bienvenu. Pendant ce temps, Belle & Sebastian donnent un concert pop, forcément pop sur la grande scène.
Retour aux choses sérieuses avec Low qui débute son concert en dédicaçant son premier titre à «la révolution espagnole». Ou comment gagner le public en une phrase. Low, qui aurait dû se rebaptiser Slow pour l’occasion tant on est ici face au règne de la lenteur. Même les titres plus enlevés sur albums sont joués dans le plus grand calme. C’est beau, gracieux, ça a tendance à nous faire entrer en lévitation et ça a du style. Mais qu’est-ce que c’est lent!
Choix difficile pour la suite entre Deerhunter et Shellac. Ayant vu les premiers nommés il y a quelques mois à l’Orangerie du Botanique, on opte pour les vétérans de l’alternatif emmenés par Steve Albini. Résultat un peu mitigé. La puissance sonore est intacte mais on a tout de même l’impression d’être resté coincé dans les années 90, tant au niveau des arrangements sonores que des interventions un peu beauf’ très white trash américain entre deux âges de l’ami Albini. En comparaison, on préférera Battles qui comme Shellac joue une musique hybride centrée sur le batteur, mais bien plus en phase avec son époque.
Le gros morceau de cette deuxième soirée, c’était le retour de Pulp, dix ans après la séparation du groupe. Que dire, sinon que les allures de grande folle de Jarvis Cocker ne nous touchent pas plus qu’avant. Reste que la machine pop est efficace – c’est le cas de le dire, les fans n’en sont toujours pas revenus. Show maîtrisé, impeccable, tubes à foison et cette petite touche sentimentale dû au fait qu’il s’agit du premier gros concert de Pulp depuis sa reformation. Que demande le peuple? Quelques heures de sommeil, por favor.
Didier Zacharie
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Dwayne
30 mai 2011 à 7 h 04 min
Pour info, “The Modern Dance” de Pere Ubu est sorti en 1978, donc écrire qu’il s’agit d’un “manifeste post-punk sorti avant l’heure du punk” est du GRAND n’importe quoi.
Pire encore, vous parlez d’accent du “vieux sud” alors que le groupe est de Cleveland Ohio, une des villes les plus au nord des Etats-Unis!!!
http://www.p-m-d.info/?portfolio=pere-ubu-preview-brussels-unlimited
Rone
30 mai 2011 à 11 h 27 min
Moi chuis d’accord avec Dwayne! Vous les faites comment vos chronometrages?
f.
25 mai 2013 à 19 h 05 min
Vous n’êtes pas allez voir les SWANS !!!