Si Bob Dylan a popularisé le concept de « Never Ending Tour », de jeunes pousses australiennes appliquent aujourd’hui à la lettre les préceptes du vieux Zim. Un album sous le bras (Innerspeaker), Tame Impala a posé amplis et guitares à Werchter. Histoire d’ajouter une date au tableau de chasse de son rock psyché. Toxique et bien acide.
La tournée a commencé en juillet 2009. Mais les quatre kangourous s’en tapent. Même pas fatigués, ils continuent de colporter leurs mélodies infectieuses à travers le monde. Le groupe de Perth poursuit ainsi son grand défrichage historique à l’ombre de Grateful Dead, Iron Butterfly et autres références sous psychotropes.
Sapés comme des huîtres, je-m’en-foutistes, les quatre Impala sont totalement à l’image de leur pop psychédélique et défroquée. Question pantalon, justement, le bassiste de la formation fait fort. Leggings noirs à pois rouges : la vision est inouïe. Le son, lui, est emprunt de lourdes émanations sixties. Pieds nus et têtes dans les étoiles, les garçons jouent dans leur bulle. Ils pourraient être à Werchter ou ailleurs. Pour le coup, ils sont ailleurs, notamment lorsqu’ils s’attaquent à une reprise de Massive Attack (‘Angel’) tout en guitares revêches.
Lentes progressions camées, musique défoncée, Tame Impala use des ficelles du genre et arpente ses concerts avec une brochette d’excellents morceaux (‘Desire Be Desire Go’ ou l’infaillible ‘It’s Not Meant to Be’). Bien affuté par l’expérience acquise au cours de cette tournée fleuve, Tame Impala peut se prévaloir d’une solide charpente sonique. Mais quand il s’agit de sortir de grandes chansons, les Kangourous sautent sur place. C’est beau. Mais au bout d’un moment, ça lasse.
Nicolas Alsteen
Setlist
– Why Don’t You Make Up Your Mind?
– Solitude is Bliss
– It’s Not Meant to Be
– Bonnie and Clide
– Expectations
– Desire Be Desire Go
– Angel
– Veremy and Storm
– Runnay Houses City Clouds
– Skeleton Tiger / Half Full Glass of Wine
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