Pour le premier de ses deux concerts belges, Prince a offert un concert phénoménal de 3h30 incluant des reprises de Dylan, des Beatles, de Marley, des Troggs et de Michael Jackson.
Big up à Sharon Jones et à ses fidèles Dap-Kings pour une première partie de soul/r’n’b endiablée. On se réjouit pour l’ambassadrice du label Daptone, de Brooklyn de cette visibilité. Une visibilité énorme puisque Sharon et les Dap-Kings ont rejoint plus tard dans la soirée Prince sur scène pour un « Controversy » qui rappelait les belles heures de James Brown à l’Appolo d’Harlem . Cette diablesse de Sharon, frangine virtuelle du « Godfather of soul » polissonne. Dans sa robe verte émeraude, elle invite un jeune homme (une quinzaine d’années à vue de nez) à la rejoindre sur scène pour une leçon de drague assez chaude. Public du festival Esperanzah !, sois présent le 5 août pour découvrir cette artiste incroyable qui prend, comme nous avons coutume de le répéter, littéralement feu sur scène.
La place Saint-Pierre à Gand, là même où Léonard Cohen s’est produit l’an dernier, est bien remplie. Sur les toits, aux fenêtres et balcons, on prend l’apéro. Certains ont même sorti des caméras. Prince s’en fout. Si il a décidé seulement en fin de journée de permettre à des photographes de lui tirer le portrait, en plein milieu de concert, il suggère au public de brandir son téléphone portable et appeler ses amis. Aujourd’hui, la musique se diffuse par téléphone ou caméra. Manu Chao nous disait pas plus tard que dimanche soir qu’il entend parfois des musiciens interpréter ses nouvelles chansons uniquement parce qu’elles circulent par d’autres réseaux.
Revenons aux choses sérieuses. 20h15 pétante. Une longue intro soul/jazz annonce l’arrivée du kid de Minneapolis. Et tant pis pour le jeu de mot facile mais l’artiste est sapé comme un prince. Costard jaune sable, fines lunettes, la classe avec un grand C. En une bonne demie-heure et avant un « Purple Rain » plutôt lubrique, Prince jette les bases de son concert. Jazz, soul, funk, rythm’n’blues, rock’n’roll avec des références évidentes comme Miles Davis, George Clinton et Funkadelic, Jimi Hendrix, James Brown, Sly and The Family Stone, que du lourd. Comme David Bowie avec une autre grammaire, Prince a digéré toutes ces influences pour en offrir une relecture plus personnelle.
Bête de scène incroyable, charmeur, un peu charlot aussi lorsqu’il demande au public comment il s’appelle et surtout, c’est ça le propre des grands artistes, le don de s’avoir s’entourer. Son New Power Generation comprend des musiciens d’enfer. Ils jouent tous comme des dieux. Les yeux fermés. Et suivent leur « Funky Boss» qui, d’un clignement de cil ou d’un regard, leur fait changer de tempo. Les choristes possèdent une voix chaude et douce comme un thé au miel et ne manquent pas de charme. On ne va pas balancer mais la guitariste a fait de l’effet.
Première surprise du show : la reprise de « Come Together » des Beatles. On connaissait celle d’Ike et Tina Turner, plus soul. Celle de Prince est funk à mort. Deuxième choc : « Make you feel my love » de Bob Dylan, méconnaissable si on connaît pas le texte du Zim. Ensuite, n’ayons pas peur des mots, c’est plus qu’un grain de folie qui secoue la place. Z’êtes prêts ? « Let’s go crazy », « Delirious », « 1999 », « Little Red Corvette » et « Nothing Compares 2 U ». Rien que çà ? Si si rien que des tubes, des tubes et encore des tubes. Et dernier choc avant que l’animal quitte la scène : un meddley qui comprend « Waiting in vain » de Marley couplé avec « Sweet Jane » de Lou Reed et « Wild Thing » des Troggs !
Mais Prince, comme Manu Chao d’ailleurs aime la scène et joue chaque morceau comme si c’ était le dernier. Alors quand il nous dit au revoir, sincèrement touché par ce public de rêve, on ne le croit qu’à moitié. Et c’est reparti pour un tour avec « Raspberry Beret », « Cream » et un très bel hommage à Michael Jackson avec « Don’t Stop Til Get Enough ».
Il fallait voir Prince revenir pour un deuxième rappel. Du genre «Vous en voulez encore ? Vous n’avez pas encore ramassé assez ? » Et bien non, « ket ». Et pan « Kiss » fait exploser le public. Troisième rappel, un chouette meddley qui inclut « Sing O The Times ». Avant le feu d’artifice inattendu et sympa, Prince revient pour une quatrième fois rendre hommage (encore un) à son ancienne partenaire Sheila E. (« A love bizarre ») et nous fait tous reprendre un « We like funky music » qu’on chantait encore à Bruxelles.
Bon, ok, le feu d’artifice et puis basta. Et bien non. Au piano, il nous envoie le superbe « Sometimes it snows in april » avant de nous achevé avec un « Peach » plus proche de Chuck Berry que de l’original. Sans doute parce qu’il a joué 3 heures 30, Prince n’a pas fait son traditionnel after show. Ce sera pour ce soir. On vous tient au courant. Promis. Juré.
PHILIPPE MANCHE
lni
7 juillet 2011 à 19 h 59 min
Comme chaque fois nous avons eu la chance d’assiter à un vrai concert d’un vrai musicien! Il sait ce qu’il fait, il connait la musique, le rythme, le public.
Il en joue, il en jouit et nous en fait jouir. 3H30 de pur bonheur. Et il sait aussi choisir ses compagnons de scène : que des grandes pointures! Vivement son retour… il nous a promis de revenir bientôt… nous lui avons promis d’être là ! Et nous y serons !
GWEN
8 juillet 2011 à 12 h 05 min
Bonjour,
J’y étais et ai été abasourdie par la qualité du spectacle. Pourriez-vous si possible nous (me) communiquer les noms des membres du groupe? En effet je recherche le nom de la guitariste remplaçante de l’ancienne choriste Elise Dease!
MERCI
Gwen