Un festival, en début de journée, c’est un peu comme à l’école des fans : tous les groupes qui montent sur scène ont le même mérite. Celui de jouer devant peu de monde, et d’autant peu de monde que le public déjà présent ne l’est pas forcément pour eux, ou que s’allonger dans l’herbe voire zoner au bar est tellement tentant quand le soleil brille. Aux Ardentes, ces « spectateurs »-là, Sinus Georges les invite à se rapprocher en les appelant gentiment les « fainéants ». Au HF6, les quatre de Braids, eux, ont commencé à jouer devant 50 personnes. A tout casser…
Les Canadiens de Braids, dont le premier album, Native speaker, est sorti au début de l’année, c’est deux filles, deux garçons, et plein de possibilités dans un style que Pitchfork a qualifié d’avant-pop. En clair : une pop plutôt planante, psyché, où les guitares, les claviers et les percussions jouent avec les boucles et les effets. Les voix féminines, elles, quand elles s’envolent dans des vocalises, ajoutent des nappes supplémentaires à la luxuriance sonore, aux atmosphères patiemment construites.
La proximité avec Animal Collective est par instants plus évidente, mais alors en moins explosé peut-être, en moins expérimental ou dingo. Et en plus romantique, même si leurs intonations peuvent ici et là se faire bien cassantes. Aux Ardentes, Braids a plutôt joué au feu qui couve qu’à l’embrasement immédiat. Bien, quoi !
[imagebrowser id=388]
Didier Stiers
Quel est votre album de 2016?
Total Voters: 587
Hot Topix Theme. Theme by MVP Themes, powered by Wordpress. Copyright © 2023