Flanqué de légendes vivantes du reggae, le leader de Groundation, Harrison Stafford, a donné à Esperanzah ! des petits airs de Kingston vendredi soir.
D’origine californienne, descendant d’émigrés d’une des 12 tribus d’Israël, Harrison Stafford, fils d’un pianiste de jazz, a depuis longtemps déjà adopté de cœur la nationalité jamaïcaine. Propageant la bonne parole avec sa tribu Groundation. En solo, le bonhomme se fait appeler Professor. Un surnom qu’il tient de son passé d’enseignant dans les universités américaines où il raconte aux étudiants l’histoire du reggae. Puis aussi du fait que son nom est un peu trop compliqué à prononcer par ses bros rasta.
Harrison ne s’est pas entouré de n’importe qui. Comme il le dit sur scène avec des yeux qui pétillent, il se produit avec ses héros d’enfance. Derrière les fûts, Leroy Horsemouth Wallace. Héros de Rockers, le plus grand film sur l’histoire du reggae, et l’un des plus exceptionnels batteurs du genre encore en activité avec Sly Dunbar, Leroy a accompagné Augustus Pablo, Ken Boothe, Max Romeo et Burning Spear. A la basse Earl Carter, alias Flabba Holt. Le lascar a joué au sein des Morwells et des Roots Radics, enregistré avec Israel Vibration, Sugar Minott et autre Bunny Wailer. Que du beau monde, on vous dit…
Sorti en avril dernier, le premier album en solitaire d’Harrison est peut-être passé un peu inaperçu, le concert a méchamment la classe. Le Professor disserte sur la situation en Cisjordanie et le conflit israélo-palestinien. Fortement marqué par les voyages qu’il a entrepris en 2009 et sa rencontre avec un poète arabe de Ramallah. Sacrément bien foutu, le set se termine avec une reprise du Crazy Baldhead de Bob Marley. Assurément le concert de la journée avec celui de Sharon et de ses Dap-Kings…
J.B.