L’été peinard du Brussels Summer

Ce BSF, c’est un peu le rendez- vous des familles, sur fond de rock, de rap et de chanson française. On attendra la fin avant de déterminer s’il est un vrai succès populaire.

Ceux qui en doutaient encore ont eu un week-end de trois jours pour s’en convaincre : le Brussels Summer Festival est somme toute un événement paisible, quasiment familial, auquel on assiste au moins autant pour boire un coup et papoter avec des potes que réellement écouter des concerts. C’est simple : sur la place des Palais, le cœur des festivités jusqu’hier soir (les Belges de Hong Kong Dong et Montevideo, Cali et Jamie Cullum bouclaient cette première partie d’affiche), on entend mieux les conversations que la musique une fois redescendu à hauteur du bar central !

Au Magic Mirrors, le chapiteau en bois monté dans une allée du parc tout proche, pas question par contre de faire la causette pendant les concerts, les lieux se prêtant plus à une proximité avec les groupes qui y jouent qu’à un débat sur le goût de la bière servie en gobelets réutilisables. Le tout debout sous un plafond tendu de velours, ou assis dans les quelques alcôves que compte cet espace très 19e.

Raphaël et ses groupies

Magic Mirrors, donc… Ce dimanche soir, les lieux servent d’écrin au collectif liégeois Jaune-Orange. Lequel a dépêché dans la capitale quatre groupes estampillés « pop » : Fastlane Candies, El National Quarterback, Pale Grey et Dan San. Les seconds, qu’on a déjà pu voir aux Ardentes comme à Dour cet été ou plus tôt dans l’année au Botanique, pratiquent une pop un peu rock, mais qui reste parfois embourbée dans des chansons aux structures alambiquées. Le final où les guitares se font cinglantes (« Talk to your window ») convainc mieux…

Retour sur la place des Palais. Ce n’est jamais qu’à deux pas, et la star de la soirée s’y produit… Raphaël (après Medi et Camelia Jordana, avant Zaz) nous la joue voyageur sur la route, toujours avec sa guitare. À ses pieds, le contingent de groupies donne de la voix à chaque fois que leur idole se tait. Quand il glisse quelques mots de présentation pour « Caravane » sur fond de guitare flamenco, c’est carrément l’extase, pour ces demoiselles ! Avant ça, il y aura eu « Prochaine station » et « Chanson pour Patrick Dewaere ». C’est l’école Bashung/Christophe, mais avec un petit effet Bruel… Une plume qu’il a déjà mise au service de quelques amis, comme Stephan Eicher (« Rendez-vous », récupéré sur un tempo un peu plus enlevé). Et un piano auquel il s’assoit pour « Je détruis tout » et « Les petits bateaux » (au bar, le texte fait marrer quelques messieurs qui, on l’imagine, attendent ces dames parties s’installer tout devant). Raphaël reprend la route, se glisse dans la peau d’un sans-papiers et lorgne vers l’« Espace Schengen »…

Au Magic Mirrors, les Liégeois de Pale Grey bouclent leur set et croisent une partie du public à côté de la petite scène : les garçons vendent leur disque et dédicacent avec le sourire… jusqu’aux premières notes de Dan San, derniers représentants de la famille Jaune-Orange pour ce soir. Leur pop à eux est plutôt folk, faite d’harmonies de voix et de guitares acoustiques. Sous le velours, deux copines s’offrent une petite séance de rattrapage après les avoir loupés cet été aux Francofolies de Spa. Dehors, il n’y a d’eau que dans la bouilloire du marchand de thé à la menthe. Et celle, tombée plus tôt dans la journée, que la terre du parc achève de boire. Soirée tranquille.

Infos : www.bsf.be

DIDIER STIERS

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1 commentaire

  1. Vincent D

    18 août 2011 à 8 h 19 min

    Mardi, j’atais dans la Magic Mirrors pour y écouter Milann et Laloy. Très bon cnoncert. Mais mon plaisir a été gâché par l’impolitesse d’un groupe de 4 ou 5 à 2 mètres de moi. Ils n’ont pas arrêté de parler. Je suis certain que les 2 artistes les entendaient. A la fin, la personne se trouvant juste devant eux a tenté de les faire taire. Sans succès. Pire, de ce que j’ai compris, ils ne comprenaient pas son intervention : on vient ici pour s’amuser et on fait ce que l’on veut et si cela te dérange tu peux partir. Cela devient une fâcheuse habitude : les concerts sont envahis par des gens qui veinnent y prendre du bon temps et peut-être écouter les artistes. On parle de plus en plus dans les concerts et comme le son est élevé, on est obligé de parler fort.
    Je crois que les journalistes ont un rôle à jouer dans ce domaine. Sinon, je finirai par ne plus aller aux concerts. Or j’y vais pour y écouter de la musique et non pour y parler!

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