« Im with you » est le dixième album studio du groupe californien. Les Red Hot Chili Peppers ont troqué les drogues contre des nourritures plus zen. Damien Hirst au design et Rick Rubin à la production ne suffisent pas à rendre ce disque passionnant.
Une mouche sur une gélule rose et blanche : telle est la pochette du nouveau Red Hot Chili Peppers, signée Damien Hirst, le plus coté des artistes contemporains à la bourse des valeurs. Excusez du peu ! Le message du génial Anglais est clair : « I’m with you » est votre nouvelle drogue.
Le dixième album studio des Red Hot sort ce vendredi. Quelques jours après avoir été mis en écoute gratuite sur iTunes. Il a été précédé par le simple « The adventures of rain dance Maggie » et le clip réalisé sur le toit d’un immeuble de Venice Beach. Ce que les Beatles et U2 avaient déjà fait avant eux à Londres et L.A. Le groupe californien est là chez lui avec, à ses pieds, une foule qui lui est acquise. Pour Anthony Kiedis, Flea et Chad Smith, l’enjeu est de taille. Il s’agit de convaincre le monde entier que les Red Hot sont encore capables de livrer un disque aussi passionnant que le double Stadium Arcadium, paru en 2006. Il s’agit aussi – et surtout – de faire oublier le départ de leur guitariste John Frusciante, habitué aux allers-retours dans le groupe.
Pour le remplacer, les Red Hot ont adoubé le jeune Josh Klinghoffer, ex-Warpaint, qui avait déjà rejoint le groupe sur scène dès 2007 et collaboré avec Frusciante sur son dernier disque solo, The Empyrean.
Dès « Monarchy of roses », qui ouvre le nouvel album, Klinghoffer impose sa marque avec un toucher vif et nerveux. La rythmique incendiaire formée par Chad et Flea est, il est vrai, un soutien de taille. « Factory of faith » confirme la bonne forme du groupe avant la « Brendan’s death song » rappelant que la mort rôde toujours. Même si le train de vie des membres des sieurs Peppers a bien changé. Les pilules diététiques et légumes bios ont remplacé les drogues en tout genre. Le look « mèche et moustache » d’Anthony tranche également avec le passé.
Un disque bien sage
Du coup, c’est tout le disque qui paraît bien sage, avec des mélodies pop, propres sur elles, bien produites par leur gourou Rick Rubin, évidemment bien foutues, les gars savent y faire. Mais où est la fièvre d’antan ? Les quatorze chansons offrent un menu varié, avec quelques plans bien funky, de belles joutes en guise d’éclaircie… Mais dans l’ensemble, on regrette l’absence de cette transe complètement barrée, que seul un Frusciante apportait encore ces dernières années.
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