Avec les années, les Werchter, Dour, Francos et autres Ardentes se soucient de plus en plus d’environnement. Même les petits nouveaux s’y mettent. Encore faut-il que le public entende les incitations.
Cherchez bien : alors que la saison des festivals s’achève, il n’en existe aujourd’hui plus un qui ne consacre quelques lignes de sa com aux initiatives prises pour participer à la préservation de l’environnement. Certains, comme l’Openfields et Deep In The Woods en Belgique ou le Cabaret Vert en France, en font même l’une de leurs raisons d’être.
« Pukkelpop plays it green » : tel était le slogan sous lequel le festival de Kiewit devait cette année présenter toute sa politique écolo. De pointe, même, au vu du fourmillement d’idées, des plus simples aux plus élaborées. Exemple : pourquoi ne pas proposer aux campeurs mal équipés de compléter sur place leur matériel… en seconde main ?
Au Pukkelpop comme à Werchter, les festivaliers sont invités à faire usage des transports en commun : l’aller-retour est offert par De Lijn et la SNCB à l’achat du ticket d’entrée. Ou à se déplacer sans polluer : des parkings à vélo étaient prévus. « En 2010, environ 70 % du public est venu en bus ou en train, précisait-on à Kiewit. L’émission de C02 a ainsi été réduite de plus de mille tonnes. » Une réduction parmi d’autres qui, à force, finissent par être saluées. Le premier a ainsi décroché le Green’n’Clean Award. « Il s’agit d’une reconnaissance internationale décernée par Yourope aux festivals soucieux de l’environnement. » Quant aux Francofolies de Spa, elles arborent désormais le premier label Green & Responsible Event donné par l’Université de Liège. Et du côté de la ville d’eau, on précise : « Nous sommes le seul festival à payer (dès cette année) une compensation carbone afin d’être neutre sur plan des émissions de CO2. L’équipe de l’Ulg travaille toujours sur les données, mais le montant devrait tourner autour des 30.000 euros ! »
Vous avez dit éco-festival ? C’est en tout cas l’étiquette que Le Cabaret Vert s’est donnée. Même chose pour l’Openfields, dont la troisième édition a lieu ce week-end près de Charleroi. Spécificité de ce dernier : on y conjugue musique électronique et conscience verte. « Les toilettes sèches, les gobelets réutilisables, des bus gratuits (…) ne sont que quelques exemples des 25 actions pour le respect de l’environnement réalisées par l’Openfields », annoncent les organisateurs dans leur présentation. S’y ajoutent encore un bilan carbone… et les mesures qu’imposent ses résultats.
Si Deep In The Woods doit un jour se soumettre à un tel bilan, c’est qu’il aura trouvé son public, ce nouveau-né inscrit dans une tendance récente : celle du retour à des festivals « plus humains ». Qu’il s’agisse du Micro Festival, dont le bracelet d’entrée donne droit à une réduction dans un magasin de… matériaux de construction écologiques, ou Esperanzah qui annonce avoir en 2010 valorisé 56 % des déchets produits !
En attendant, Deep In The Woods « se donne pour objectif de revenir aux racines de l’expérience musicale ». En réunissant plusieurs générations d’amateurs sur un site naturel de 140 hectares situé à Heer-Sur-Meuse.
Ces vendredi, samedi et dimanche, on pourra y écouter une dizaine d’artistes (The Bony King Of Nowhere en solo, Pale Grey, Marques Toliver, Clare Louise…), croiser My Little Cheap Dictaphone (en résidence), y visiter des expos photos, découvrir des courts-métrages ou profiter des produits du terroir. Dans la verdure s’entend !
Didier Stiers
Top 5 des bonnes idées
1. Le gobelet réutilisable Déjà mis en œuvre sur plusieurs festivals. Le prix de la chope est augmenté d’une caution, éventuellement récupérable si vous ne collectionnez pas les souvenirs.
2. Le transport gratuit Le bus ou le train offert à l’achat du ticket de festival, c’est moins de pollution et moins d’embouteillages.
3. La toilette sèche Les matières organiques se mélangent aux copeaux de bois et finissent en compost. A ajouter à l’économie d’eau (10 à 12 litres par chasse).
4. Le chauffe-eau solaire Des engins de ce type devaient être utilisés au Pukkelpop par les collaborateurs et les artistes. Quand l’exemple vient d’en haut…
5. Le dépôt à mégots A encourager ; certaines des milliers de substances nocives produites par la combustion d’une cigarette restent stockées dans le mégot, lequel met 25 ans pour se dégrader.
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Dam
31 août 2011 à 9 h 26 min
Ce sont des idées à mettre en place, mais je pense que l’initiative principale doit venir du festivalier lui-même. Après deux jours à peine, la plaine de Werchter se transforme en véritable dépotoire où gisent barquettes de frites, assiettes en carton, gobelets, etc, parfois encore à moitié remplis. On ne sait plus se poser à terre sans devoir bouger les déchets. Les poubelles ne sont pas nombreuses, certes, mais ça ne coûte rien de marcher 20m pour en trouver une ! Je reviens de Rock en Seine, le festival urbain de Paris. Là-bas, la plaine et les pelouses sont encore belles et propres après 3 jours de festival. Certes, les gobelets sont réutilisables, mais les gens jettent dans les poubelles tout ce qui est jetable. A quand un tel niveau de civisme à Werchter ou Dour ?