Dans les bacs cette semaine les albums de My Brightest Diamond, Geike, Megafaun, The Brandt Brauer Frick Ensemble et Radio Radio
My Brightest Diamond, All Things Will Unwind
Un diamant avec quelques défauts, prétend un proverbe indien, est préférable à une simple pierre qui n’en a pas. Ça vaut pour les joailliers mais aussi pour les orfèvres de la musique. La voix classieuse et haut perchée de Shara Worden aura beau diviser – fatiguer – irriter (biffez la mention inutile), le troisième album de My Brightest Diamond est un grand disque. Un disque débordant d’ambition inspiré par Nick Drake, Tom Waits, Roberta Flack, les Violent Femmes et Sade…
All Things will unwind est né d’une commande adressée à la multi-instrumentiste par le Lincoln Center for the performing arts pour sa série American Songbook. Ses chansons, Shara les a écrites tout spécialement pour l’ensemble yMusic. Un orchestre de cordes et de bois que s’arrachent entre autres Björk, Rufus Wainwright, Antony Hegarty et Bon Iver. Violons, violoncelles, pianos, clarinettes, trompettes et flûtes enchantées donnent vie à cet impressionnant disque symphonique qui oscille entre opéra, cabaret, folk, rock, pop et musique de chambre. Magique.
*Konkurrent www.mybrightestdiamond.com
Le 26/11 au Gebaude 9 (Cologne) et le 28/11 au Stuk (Louvain).
Geike, For the beauty
of confusion
Premier album solo pour l’ancienne chanteuse de Hooverphonic dont le précédent projet (Dorléac) n’avait guère marqué. Entourée des excellents Frank Duchêne et Yannic Fonderie, à la production, et de son chéri Sam Touzani à l’écriture, Geike a opté pour un ton électro, laissant sa voix à une certaine distance. Ce début n’est pas honteux, sans être vraiment enthousiasmant.
*Bertus. http://www.geike.be/
Megafaun
Le label bruxellois ne nous a pas habitués à signer un jeune groupe américain de rock très rétro, pour ne pas dire rural, dans l’âme. Le trio du Wisconsin livre ici son quatrième album, avec une façon unique d’épicer ses ballades folk-rock à la Crosby, Stills, Nash (et même Young avec le grand « State/Meant ») avec des éléments bien barrés aussi bien inspirés du free-jazz que du blues du Delta. Un must !
*Crammed Discs. http://megafaun.com/
The Brandt Brauer Frick Ensemble, Mr. Machine
Emprunter à l’électro mais n’utiliser que des instruments classiques (sauf un Moog) : les Berlinois cravatés façon Kraftwerk explorent leur « acoustic dance music » en émules de John Cage. Piano, violons, tuba et harpe détournés accouchent de compos aux sonorités un peu décalées, parfois jazzy, latino, voire chanson. Il y a aussi du Cinematic Orchestra et du Mr. Scruff, dans TBBFE ! Cérébral, oui, mais ludique.
*!K7 Records/V2 http://www.brandtbrauerfrick.de/
Avec ce deuxième album, les Canadiens qui rappent aussi bien en acadien qu’en anglais ont mis du funk seventies dans leur hip hop mâtiné d’électro. Le résultat est rafraîchissant et salutaire tant les textes sont drôles et décalés (« Enfant spécial ») et les sons immédiats. On jurerait les Audio Bullys boire des coups avec TTC sur fond de rap west coast.
*Bonsound Records – News. http://laradioradio.com/
Michel
26 octobre 2011 à 16 h 05 min
Juste pour faire le malin, j’ajouterai que les membres de Megafaun sont les ex-acolytes de Justin Vernon, aka Bon Iver. Pas encore écouté l’album, mais l’excellent Michka Assayas en a dit le plus grand bien dans sa non moins excellente émission “Subjectif 21” sur France Musique (disponible à l’écoute sur le site de France Musique).