Vous êtes musicien? Vous avez du talent mais vous êtes en panne de créativité ? Postez-vous à la fenêtre et observez ce qui se passe en bas de chez vous ! C’est la bonne idée qu’a eue un beau jour de 1984 Suzanne Vega, de son vrai nom Suzanne Vega, qui n’a aucun lien de parenté avec Alan Vega, de son vrai nom Boruch Alan Bermowitz.
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Suzanne Vega raconte. « Il y a quelques années, je voyais souvent un groupe d’enfants jouer en bas de chez moi, et il y en avait un, il s’appelait Luka, qui avait l’air différent des autres. J’avais toujours son nom et son visage en tête mais je ne savais pas grand chose de lui. Il avait juste l’air un peu en marge des autres enfants qui jouaient. C’est là-dessus que j’ai créé la chanson Luka. Luka est un enfant violé. Je ne pense pas qu’il l’était dans la vie. Je pense simplement qu’il était différent ».
Il ne suffit donc pas d’observer, il faut aussi faire travailler son imagination.Ainsi cette ballade pop un brin nostalgique nous plonge dans l’enfer quotidien d’un pauvre garçon, celui qui habite au-dessus de chez vous, upstairs from you. Vous avez déjà dû me croiser. Mais si vous entendez des choses le soir, des cris, de la bagarre, s’il vous plaît, ne me demandez pas. Je suis peut-être maladroit, clumsy, j’essaie de ne pas faire trop de bruit. Ou alors je suis fou, j’essaie de ravaler ma fierté… Et si vous me demandez, je vous dirai que ça va, de toute façon, c’est pas vos affaires. Laissez-moi tranquille, tant que je suis entier…
Un texte assez bref, écrit en deux heures, mais avec des mois de réflexion en amont. Car comment décrire l’enfer que vit ce môme qui s’excuse de faire trop de bruit, comme pour protéger ses parents ? Suzanne Vega : « Le problème de Luka, c’est qu’il ne peut rien dire. Comment résoudre ce problème s’il est obligé de se taire ? Comment impliquer l’auditeur ? Simplement en se présentant « Je m’appelle Luka, j’habite au 2ème, au-dessus de chez vous. » L’auditeur est interpellé, il commence à écouter. Les informations sont simples, basiques. Il présente le problème sans jamais le nommer. C’était ça la difficulté. Donner l’information sans la nommer. »
De ce point de vue, Luka est un modèle de sobriété. On ne montre personne du doigt en disant « c’est pas bien de violer des enfants » et gnagnagna. L’incceptable est présenté simplement, sans artifices, avec une mélodie souriante, afin que le message puisse passer le pus efficacement possible. La preuve, Luka, le titre qui a lancé la carrière de la chanteuse, est resté dans toutes les mémoires alors qu’un tas d’autres chansons abordant le même thème, comme Hell is for Children de Pat Benatar, Dyer’s Eve de Metallica ou I’m OK de Chrstina Aguilera, n’ont pas connu la même notoriété.
Axel du Bus
My name is Luka
I live on the second floor
I live upstairs from you
Yes I think you’ve seen me before
If you hear something late at night
Some kind of trouble. some kind of fight
Just don’t ask me what it was
Just don’t ask me what it was
Just don’t ask me what it was
I think it’s because I’m clumsy
I try not to talk too loud
Maybe it’s because I’m crazy
I try not to act too proud
They only hit until you cry
And after that you don’t ask why
You just don’t argue anymore
You just don’t argue anymore
You just don’t argue anymore
Yes I think I’m okay
I walked into the door again
Well, if you ask that’s what I’ll say
And it’s not your business anyway
I guess I’d like to be alone
With nothing broken, nothing thrown
Just don’t ask me how I am
Just don’t ask me how I am
Just don’t ask me how I am
Fred
29 octobre 2011 à 18 h 24 min
Une très grande chanson, c’est vrai. Un très beau texte, certes. Mais aussi un phrasé, quelques accords, une mélodie et une chanteuse, de toute beauté.
Petit Paul
30 octobre 2011 à 10 h 55 min
Il ne s’agit pas ici d’une chanson sur les enfants violés sexuellement mais sur les enfants bâtus. C’est tout aussi terrible, mais pas la même chose, et rien ne laisse supposer dans cette chanson que Luka soit un enfant violé sexuellement. Le passage “I walked into the door again” suggère qu’il justifie par là une ecchymose apparente.
axel du bus
5 décembre 2011 à 11 h 31 min
@ petit paul : c’est suzanne vega elle-même qui dit que c’est une chanson sur un enfant violé… évidemment, si vous avez d’autres infos, merci de me les faire parvenir… 😉
axel du bus
Mr Wang
6 décembre 2011 à 8 h 33 min
Encore un donneur de leçons qui aurait mieux fait de se taire…